Bandes criminelles, groupes islamistes et milices: les paras belges vont aider à "sauver le Niger"
Publié le 09-10-2019 à 12h28 - Mis à jour le 09-10-2019 à 12h29
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Une quarantaine de soldats de Flawinne forment l’armée nigérienne. Une mission de 5 mois. Entre bandes criminelles, groupes islamistes et milices d’autodéfense, plusieurs pays de l’Afrique sahélienne connaissent une grande instabilité, à l’origine de déplacements de dizaines de milliers d’habitants et d’un flux migratoire vers l’Europe. Cette instabilité inquiète les Américains et les Français depuis plus d’une décennie, mais elle s’accroît malgré plusieurs aides militaires occidentales.
C’est pour aider à "sauver le Niger", qui lutte pour ne pas sombrer, que l’armée belge a déployé en août une quarantaine de paracommandos du 2e Bataillon de Flawinne dans le sud du pays, à Maradi, dans une mission de formation de l’armée nigérienne.
"On est dans une région volatile et, peut-être, juste à temps", espère le capitaine de vaisseau Carl Gillis, commandant de la division Opérations de la Défense.
Les paras belges s’inscrivent dans l’opération New Nero, à laquelle avaient déjà participé les forces spéciales et auxquels succédera en décembre le 3e Bataillon des parachutistes. Cinq mois de mission sous un soleil de plomb, avec les nouvelles jeeps Fox (qui succèdent aux Itlis) et une logistique amenée par bateau (jusqu’à Cotonou) et par C-130. "Nous formons des Nigériens qui forment leurs propres forces. L’idée est que, si on disparaît un jour, la formation puisse continuer", explique le colonel Thierry Landas, commandant des paras de Flawinne.
Maradi est une ville située à 500 km de la capitale Niamey. Les soldats belges s’y sont déployés pour être au plus près des contingents qu’ils doivent former. Un puits a été creusé pour l’eau sanitaire tandis que la nourriture est achetée sur place ou acheminée de l’étranger. Les formateurs paras sont protégés par des éléments de Force Protection et soutenus par des géniaques ou des spécialistes en communication.
Dans des réserves naturelles
Le 6 octobre encore, deux soldats nigériens ont été tués, et cinq autres blessés dans le département de Dogondoutchi, une région proche du Nigéria mais éloignée du théâtre des opérations du groupe Boko Haram. L’attaque a eu lieu dans une vallée. Elle a été qualifiée de "terroriste" par le ministère nigérien de l’Intérieur. L’un des problèmes rencontrés par l’armée nigérienne est que "les djihadistes trouvent refuge dans des réserves naturelles (au Mali, au Burkina Faso et au Bénin, NdlR) qui off rent nourriture et protection", dit le capitaine Gillis.
Concentrée d’abord au nord du Mali et dans le bassin du lac Tchad, l’insécurité s’étend maintenant dans d’autres régions, le nord et l’est du Burkina Faso, le centre du Mali, et, plus récemment, le nord du Bénin où deux touristes français ont été enlevés en mai. Malgré la présence de militaires américains, allemands ou français dans le pays, le Niger ne parvient pas à endiguer la violence.
La Belgique déploie pour le moment 1315 militaires en opérations, dont 420 sur le territoire belge dans le cadre de l’opération antiterroriste et de soutien à la police intégrée. La plupart (970) se trouvent sur le sol européen, dont un important contingent en Lituanie dans le cadre de l’Otan.
La mission en Afghanistan sera probablement reconduite en 2020. Tel est en tout cas le souhait de l’état-major.