Burundi: la société civile dénonce des irrégularités aux scrutins
Publié le 22-05-2020 à 17h23
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Les résultats définitifs des élections présidentielle, législatives et communales au Burundi ne sont pas attendus avant lundi ou mardi. Mais les deux camps principaux diffusent déjà chacun des résultats partiels les donnant victorieux.
L’opposition CNL signale en plusieurs endroits que ses mandataires ont été chassés de bureaux de vote et/ou que le comptage des voix s’est déroulé à huis clos, en présence de seuls partisans du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Ou encore que ses mandataires ont été contraints par la force de signer des PV de résultats faux; ailleurs, ils ont été arrêtés par la police, accusés d’avoir perturbé les scrutins.
Le consortium de la société civile sur les élections de 2020 a relevé des fraudes dans la constitution des listes des membres des bureaux de vote et “la partialité des agents des institutions de l’Etat dans le processus électoral”. Dans “16 sur 18 provinces”, il y a eu des “votes multiples”, “l’accompagnement et la surveillance des électeurs par des Imbonerakure (NDLR: milice du CNDD-FDD) et/ou des membres des bureaux de vote” appartenant au parti au pouvoir “dans les isoloirs”; la “non vérification des urnes avant le début” du vote; les “achats de conscience”, la poursuite de la “campagne électorale dans les rangs d’électeurs par des membres du parti CNDD-FDD”; des “intimidations des membres des partis d’opposition” par les Imbonerakure “et la police”. Elles relèvent aussi qu’on n’a pas publié le nombre exact de bureaux de vote, ni affiché les listes électorales et que des cartes d’électeur ont été distribuées “en dernière minute”, tandis que les journalistes avaient un accès limité aux bureaux de vote.
En conséquence, “ces organisations doutent de la crédibilité des résultats”.