Coronavirus : le Gabon est fier de son "superlaboratoire international"
Il peut réaliser 10 000 analyses par jour et une partie de sa capacité est dédiée aux pays voisins.
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Publié le 03-06-2020 à 14h12 - Mis à jour le 03-06-2020 à 14h14
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Il peut réaliser 10 000 analyses par jour et une partie de sa capacité est dédiée aux pays voisins.
"Le nouveau laboratoire pourra effectuer jusqu’à 10 000 analyses par jour. À terme, 60 % de sa capacité sera réservée aux besoins nationaux et 40 % sera mise à la disposition de nos voisins de la région au gré de leurs besoins", explique Jessye Ella Ekogha, le porte-parole de la présidence du Gabon, pas peu fier de présenter ce nouveau bijou de technologie "mis sur pied en quelques semaines seulement".
Un "superlaboratoire" qui sera installé au sein du Palais des sports de la capitale, Libreville. Coût de l’opération : environ 3 milliards de francs CFA (un peu plus de 4 millions de dollars).
"Nous avons opté pour cette localisation pour des raisons pratiques. Le Palais des sports nous permettait de disposer d’un grand espace qui n’était de toute façon pas utilisé pour l’instant. Il s’agit d’une enceinte fermée, facile à sécuriser et disponible", poursuit M. Ekogha qui explique encore qu’il ne s’agit pas d’un investissement temporaire. Des bâtiments seront prochainement construits pour accueillir ce laboratoire. "Nous ne sommes pas la Chine, nous ne pouvons pas bâtir un hôpital flambant neuf en 10 jours. La solution pour laquelle nous avons opté était la plus réaliste et la moins onéreuse."
Objectif de ce laboratoire : étoffer la capacité du Gabon pour faire face à la pandémie de Covid-19. "Nous allons donc pouvoir multiplier les tests, ce qui va nous permettre de réagir plus rapidement afin de soigner les personnes atteintes mais aussi pour limiter les risques de contamination en isolant plus rapidement les personnes à risque", continue le porte-parole de la présidence.
Autre objectif avoué, faire baisser le coût des analyses "qui sont souvent confiées à des laboratoires privés". Jusqu’à l’inauguration de ce laboratoire ce vendredi 29 mai, le Gabon réalisait approximativement 800 tests par jour, un nombre qui plaçait déjà le pays dans le top 10 des États africains les plus actifs face à la pandémie "avec un taux de mortalité de 0,7 % largement inférieur à la moyenne africaine de 2,8", poursuit M. Ekogha.
Une réponse régionale
Le Gabon est donc un des bons élèves du continent africain face à cette pandémie. "On a osé confiner de manière stricte au début de la crise. Cela nous a certainement permis d’éviter que nos installations hospitalières soient saturées. Depuis un certain temps, nous avons pu desserrer un peu l’étau mais nous demeurons très prudents. Ce nouvel outil, placé entre les mains de 70 Gabonais spécialement formés pour le faire fonctionner, doit renforcer notre capacité face à cette maladie mais aussi aux éventuelles prochaines menaces sanitaires à venir. Nous avons aussi compris depuis longtemps que nous ne pouvons pas vivre en autarcie, c’est pourquoi une partie de notre nouveau laboratoire sera mise à la disposition de nos voisins", poursuit encore M. Ekogha.
Une solidarité régionale particulièrement bienvenue dans une région du continent africain aussi exposée que démunie face aux épidémies avec des voisins comme la Guinée-Équatoriale, la République du Congo, le Cameroun ou, un peu plus loin, la République centrafricaine ou la République démocratique du Congo.
Dans ce dernier État, les tests sont réalisés à Kinshasa. Une personne testée à Lubumbashi devra donc attendre une semaine avant d’obtenir un résultat. "C’est beaucoup trop lent et trop coûteux", explique un Lushois quelque peu interpellé par la faiblesse des moyens mis à la disposition des infrastructures de la santé en République démocratique du Congo.