RDC: Félix Tshisekedi ne rendra pas justice aux victimes des manifestations
Publié le 16-06-2020 à 14h05 - Mis à jour le 16-06-2020 à 14h07
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Le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a renié les promesses faites lors de son investiture pour rendre justice aux victimes des protestations qui ont émaillé la République démocratique du Congo (RDC) entre 2015 et 2018, indique un rapport d'Amnesty International publié mardi.
Entre 2015 et 2018, 320 personnes ont perdu la vie lors de la crise pré-électorale que le pays a connu et qui a mené à un report des élections présidentielles de deux ans. Elles se sont finalement tenues le 30 décembre 2018.
Elu président, M. Tshisekedi avait promis en janvier 2019 qu'il garantirait la justice pour les victimes de ces manifestations. "Après neuf mois de présidence, il a déclaré qu'il ne voulait pas +fouiner dans le passé+", précise Amnesty International (AI).
"Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement doivent reconnaître la douleur qu'endurent les victimes et leurs familles et s'engager publiquement à poursuivre efficacement et dans les plus brefs délais les responsables présumés de ces actes", a déclaré le directeur du bureau régional pour l'Afrique de l'est et l'Afrique australe d'Amnesty International, Deprose Muchena.
Dans son nouveau rapport, l'organisation de défense des droits humains a récolté 115 témoignages de rescapés et de membres des familles des victimes en quête de justice.
"Plusieurs familles ont déclaré à Amnesty International que l'absence d'enquête face aux plaintes qui avaient été déposées les a découragées de demander justice. D'autres ont indiqué qu'elles avaient peur de saisir la justice par crainte de représailles. Certaines d'entre elles considèrent la justice comme un luxe réservé aux riches", a conclu l'ONG.