Coup d'Etat au Mali: le sort du président Keïta au coeur des pourparlers
Les discussions entre une délégation ouest-africaine et la junte qui a pris le pouvoir au Mali se poursuivent dimanche pour la seconde journée consécutive à Bamako, autour du sort du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta.
Publié le 23-08-2020 à 16h54 - Mis à jour le 24-08-2020 à 08h33
"Ca se passe très bien", a assuré dimanche matin l'ancien chef de l'Etat nigérian, Goodluck Jonathan, le médiateur attitré de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), mandaté pour "assurer le retour immédiat de l'ordre constitutionnel" dans le pays sahélien.
"Depuis plus de trois heures, la junte et la délégation de la Cédeao discutent sur le sort du président IBK et sur le retour à un ordre constitutionnel normal", a déclaré à l'AFP un membre de la mission ouest-africaine, qui a requis l'anonymat.
Samedi, plusieurs envoyés de la Cédéao ont pu rencontrer le chef d'Etat déchu, qui a annoncé mardi sa démission, alors qu'il se trouvait aux mains des putschistes.
"Nous avons vu le président Keïta", a confirmé Goodluck Jonathan, qui a précisé à son propos: "Ca va".
Auparavant, les envoyés de la Cédéao avaient été reçus pendant une trentaine de minutes par les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis en place par la junte, dont le nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta.
Selon le porte-parole des militaires, Ismaël Wagué, "les échanges avec la Cédéao se passent très bien". "Nous avons l'espoir de trouver des terrains d'entente", a confirmé dimanche un proche de la junte.
Le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, a souligné la "volonté de vraiment aller de l'avant" des militaires et le souci des pays ouest-africains de trouver "une solution qui satisfasse les Maliens d'abord et qui soit aussi bénéfique pour tous les pays de la sous-région".
"Nous espérons pouvoir tout finaliser d'ici lundi", a-t-il ajouté.
Elu en 2013 et réélu en 2018, le président Keïta était fortement contesté dans la rue à l'appel d'un mouvement d'opposition hétéroclite qui réclamait sa démission.
Dénoncé par la communauté internationale, le coup d'Etat militaire n'a suscité aucune opposition notable à Bamako. Les Maliens ont repris leurs activités dès le lendemain du putsch et la télévision nationale, l'ORTM, poursuit ses programmes.
Les militaires au pouvoir ont promis de mettre rapidement en place une "transition politique". Ils ont été acclamés vendredi par des milliers de personnes dans le centre de Bamako.