Tunisie: le nouveau Premier ministre Mechichi propose un exécutif de technocrates
Le Premier ministre promet des actions concrètes, dans l’économie et le social.
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- Publié le 26-08-2020 à 10h31
- Mis à jour le 06-01-2021 à 18h56
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La Tunisie a un nouveau gouvernement… potentiel. Le nouveau Premier ministre Hichem Mechichi a présenté une équipe de vingt-huit membres (comptant huit femmes), lundi soir tard, peu avant l’expiration du délai constitutionnel d’un mois prévu pour sa formation. Composé de vingt-deux ministres, trois ministres délégués (au Premier ministre) et de trois secrétaires d’État, il doit encore obtenir la confiance du Parlement. Ce qui n’est pas chose acquise dans la mesure où la multitude de partis de l’Assemblée des représentants du peuple ont largement été tenus à l’écart de sa formation. Hichem Mechichi a en effet misé sur une équipe de technocrates, pour la plupart hauts fonctionnaires, universitaires, magistrats ou entrepreneurs dans le privé, et donc indépendants des principales forces politiques du pays.
À l’image des deux dirigeants
L’exécutif proposé apparaît donc à l’image du Premier ministre, un haut fonctionnaire de 46 ans devenu fin février ministre de l’Intérieur dans l’actuel gouvernement sortant. Il a été désigné le 25 juillet par le président Kais Saïed, un universitaire respecté, professeur de droit constitutionnel à Tunis, lui aussi novice en politique et élu l’an dernier à la présidence de la République sans avoir pu compter sur la moindre base partisane.
Ce "gouvernement de compétences indépendantes devra travailler à concrétiser des réalisations dans les domaines économique et social", a déclaré M. Mechichi à la presse lundi aux alentours de minuit. De nombreux défis attendent en effet le prochain exécutif, à commencer par la relance de l’économie et la création d’emplois, qui ont pâti du contexte post-révolutionnaire. Malgré les avancées démocratiques indéniables dans ce petit pays du Maghreb considéré comme le berceau des "printemps arabes", la société y est encore soumise aux tensions dues à la confrontation des forces modernistes, conservatrices et islamistes.
Il s’agit du second gouvernement formé depuis les élections d’octobre 2019. L’actuel exécutif traite les affaires courantes depuis qu’une affaire de conflit d’intérêts a poussé son chef, Elyas Fakhfakh, à la démission en juillet.