Le journaliste algérien Khaled Drareni emprisonné pour deux ans en appel

La cour d’appel d’Alger a condamné le journaliste à deux ans de prison ferme, un de moins qu’en première instance.

Il est devenu malgré lui l’incarnation du combat pour la liberté de presse et d’opinion dans son pays. Le journaliste algérien Khaled Drareni a pourtant dû concéder une nouvelle défaite face à la justice avec la confirmation d’une peine d’emprisonnement, quoique plus courte que celle prononcée lors de son premier procès. La cour d’appel d’Alger l’a condamné, mardi, à deux ans de prison ferme, un de moins qu’en première instance.

Correspondant en Algérie de TV5 Monde et de Reporters sans frontières (RSF), Khaled Drareni est incarcéré depuis le 29 mars suite à son arrestation trois semaines plus tôt. Lors de celle-ci, il couvrait l’une des nombreuses manifestations organisées dans le cadre du mouvement de contestation populaire du système politique, lancé en février 2019 suite à l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à sa cinquième présidentielle d’affilée.

Le 10 août, la justice algérienne avait condamné le journaliste à trois ans de prison et à une amende de 50 000 dinars (330 euros) pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l’unité nationale". Deux chefs d’inculpation qui traduisent une reprise en main musclée par le nouveau pouvoir du hirak, le mouvement antisystème pacifique et inédit dans son ampleur, qui s’était étendu sur plus d’un an dans de multiples villes d’Algérie. "Son maintien en détention est une preuve de l’enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente", a souligné Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF. En mai, le président Abdelmadjid Tebboune avait laissé entendre, sans le citer nommément, qu’il était un "informateur pour le compte des ambassades étrangères".

Lors de son procès, Khaled Drareni, qui est aussi directeur du site d’information Cash Tribune, s’était défendu de n’avoir fait "que son métier". "Je suis un journaliste et non un criminel. Le journalisme que je pratique ne menace pas la sécurité du pays mais le protège", avait-il plaidé. La condamnation à la détention de M. Drareni a scandalisé ses confrères et supporters. Seul un pourvoi en cassation pourrait le libérer de sa peine, ce que ses avocats ont annoncé avoir l’intention de faire.

Le journaliste algérien Khaled Drareni emprisonné pour deux ans en appel
©AFP
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