Absent depuis un mois, le président Tebboune de retour à Alger dans les "prochains jours" pour éviter la vacance de pouvoir
Le chef de l’État, soigné en Allemagne du Covid-19, y poursuit sa convalescence.
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Publié le 01-12-2020 à 22h07
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Hasard ou coïncidence ? Il a fallu que des voix de plus en plus insistantes évoquent l’article 102 de la Constitution, concernant la vacance de pouvoir à la tête de l’État, pour que le président de la République, absent du pays depuis un mois, se rappelle au bon souvenir des Algériens. Hospitalisé en Allemagne après avoir contracté le nouveau coronavirus, Abdelmadjid Tebboune se dit sur le point de rentrer au pays.
"Le président de la République rassure le peuple algérien sur son état de santé, assure qu’il est en voie de guérison et qu’il va revenir au pays dans les prochains jours", a annoncé lundi soir la présidence dans un communiqué laconique, qui ne fait mention d’aucune date précise.
Nouvelle vacance présidentielle
"Sur recommandation de l’équipe médicale, le président Abdelmadjid Tebboune poursuit ce qui reste de la période de convalescence après avoir quitté l’hôpital spécialisé en Allemagne", précise encore le texte, sans donner d’autres détails. Il s’agit du premier bulletin de santé diffusé par la présidence algérienne depuis le 15 novembre.
M. Tebboune avait d’abord été hospitalisé fin octobre à Alger, avant de quitter le pays et d’être admis le 28 octobre dans "l’un des plus grands établissements spécialisés d’Allemagne" afin d’y subir des "examens approfondis", le tout sur fond de suspicion de Covid-19. Ce n’est que le 3 novembre que ses services avaient confirmé qu’il était atteint de la maladie et qu’il recevait un traitement. Ce qui n’avait pas rassuré les observateurs sachant M. Tebboune âgé de 75 ans et gros fumeur.
Sans nouvelles fraîches de leur Président et se rappelant le récent cas de son prédécesseur, très diminué par la maladie durant des années, les Algériens craignent une nouvelle vacance présidentielle.
Volontairement mis à l’isolement
On se souvient que, fin mars 2019, le général Ahmed Gaïd Salah avait finalement consenti, dans la douleur, à appliquer l’article 102 constatant "l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions" du président Abdelaziz Bouteflika, cédant ainsi à la pression de la rue qui réclamait un changement de "système".
Cela faisait des années que l’opposition et de nombreux Algériens demandaient l’application de ce texte, pouvant amener le Parlement à "constater l’empêchement" du Président pour cause de "maladie grave et durable". C’était le cas de M. Bouteflika, grabataire et cloué dans une chaise roulante depuis un accident vasculaire cérébral survenu plusieurs années plus tôt.
La Constitution à promulguer
Avant son hospitalisation en Algérie et son transfert vers un hôpital allemand, Adbelmadjid Tebboune s’était mis "volontairement à l’isolement" dès le 24 octobre (date de son dernier tweet) après avoir été en contact avec des hauts responsables de la présidence et du gouvernement contaminés, puis admis dans une unité de soins spécialisés de l’hôpital militaire de Ain Naâdja à Alger.
Le président Tebboune est censé promulguer prochainement la nouvelle Constitution après le référendum du 1er novembre et ratifier la loi de Finances 2021.
Mais sans autres précisions sur son retour et son état de santé, le débat n’est sans doute pas clos concernant une hypothétique vacance du pouvoir. En cas d’empêchement prolongé du chef de l’État, c’est le président par intérim du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, âgé de 89 ans, qui assurerait l’intermède en attendant l’élection d’un nouveau président.