La bataille du président Tebboune contre le Covid-19 inquiète en Algérie
Le chef de l’État est retourné se faire soigner en Allemagne du Covid-19.
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- Publié le 12-01-2021 à 13h29
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La nouvelle absence du pays d’Abdelmadjid Tebboune pour cause médicale ravive le spectre d’une nouvelle présidence empêchée par la maladie. Le départ du chef de l’État ce dimanche, douze jours après son retour au pays, pour un second séjour hospitalier en Allemagne crée une vacance à la tête de l’Algérie qui semble repasser les plats du mandat de son prédécesseur : Adbelaziz Bouteflika, très diminué des suites d’un accident vasculaire cérébral, avait finalement passé son quatrième et dernier mandat présidentiel dans l’ombre de son frère Saïd, un conseiller devenu véritable "régent" du plus grand pays d’Afrique.
Dans une courte intervention télévisée précédant son départ, M. Tebboune a assuré ses concitoyens de son engagement à suivre au quotidien les affaires de l’État avec les principaux responsables, soulignant que l’État est bien "debout". Le président n’en est pas moins retourné en Allemagne pour "soigner des complications au pied", liées au Covid-19 qu’il avait contracté en octobre dernier.
Ce nouveau séjour hospitalier à l’étranger, qui selon lui nécessitera peut-être une opération chirurgicale au pied, était "prévu" par les médecins lors de sa précédente hospitalisation. L’objectif est de "poursuivre le protocole de soins", a-t-il souligné dans une tentative manifeste de rassurer l’opinion publique.
D’une urgence à l’autre
Il n’avait pourtant pas été question de soins de santé nécessitant une autre admission à l’étranger mais les autorités ont précisé depuis que son premier séjour en Allemagne était déjà lié à ce problème de pied.
Aucune autre précision n’a été donnée sur la nature des soins dont il doit bénéficier ni sur l’inflammation dont il souffre. Des publications scientifiques, comme une étude espagnole présentée en avril 2020 dans l’ International Journal of Dermatology , mettent toutefois en évidence des inflammations des orteils et des doigts, présentant un aspect similaire à des gelures, comme étant associées au Covid-19. Une récente étude française soutient aussi que des malades infectés par le coronavirus, intubés et ventilés courent un risque important de souffrir d’une phlébite, l’apparition de caillots de sang dans leurs veines pouvant avoir des conséquences potentiellement graves.
Quant à la durée de son "voyage médical", le président Tebboune a souhaité qu’elle soit "très courte".
D’après la télévision publique nationale, le Président aurait dû subir ces soins lors de son premier séjour en Allemagne mais leur caractère non urgent lui avait permis de revenir au pays pour une autre urgence, politique celle-là.
Campagne de vaccination
Son retour en Algérie, le 29 décembre, était en réalité impératif, puisqu’il y allait de la continuité de l’État. Le Président devait en effet y contresigner avant la fin de l’année la loi de Finances 2021, portant notamment sur le budget de fonctionnement de l’État, ainsi que promulguer la nouvelle Constitution, un texte adopté par les Algériens lors du référendum du 1er novembre, au beau milieu de son séjour hors du pays.
Son hospitalisation d’urgence en Allemagne dès le 28 octobre, qui allait se prolonger avec une période de convalescence, était survenue au lendemain de son admission dans un hôpital militaire d’Alger. Gros fumeur, le président âgé de 75 ans avait contracté la maladie liée au nouveau coronavirus, avait-on appris par la suite.
Au rang de ses prochains travaux, M. Tebboune doit notamment lancer la campagne de vaccination anti-Covid-19.