Une attaque sécessionniste en République démocratique du Congo ?
Certains des assaillants de dimanche réclamaient la libération du Katanga.
Publié le 15-02-2021 à 22h43 - Mis à jour le 15-02-2021 à 22h44
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Selon un porte-parole de l’armée congolaise, la double attaque de dimanche contre des positions militaires à Lubumbashi (Katanga) a fait un total de 16 morts : douze rebelles, trois militaires et un enfant de militaire.
Dans la soirée de dimanche, un communiqué officiel de la mairie de Lubumbashi a indiqué qu’un groupe d’assaillants avait attaqué le camp Kimbembe et que le 13e Régiment de la Garde républicaine avait "neutralisé 4 assaillants" et capturé un certain "Migabo Kaze, qui serait commissaire de police" travaillant à l’Unité nationale d’intervention. Deux PKM et deux AK47 ont été récupérés sur eux, ainsi qu’un appareil photo numérique, des téléphones et des amulettes. Le reste du groupe d’assaillants s’est replié vers Kinsevere "où les forces de défense sont à leur poursuite", ajoutait le communiqué.
"Libérer le Katanga"
Selon ce dernier, un second groupe d’assaillants, fort d’une cinquantaine d’hommes, a attaqué aussi le camp Kibati. Vêtus de T-shirts et portant des bandelettes rouges autour du front - NdlR : comme le font les Bakata Katanga, sécessionnistes katangais dirigés par le criminel Gédéon Kyungu, rallié à Joseph Kabila et en fuite -, ils sont entrés dans ce camp où vivent les familles des militaires du bataillon de défense de la 22e Région militaire, en scandant, en swahili : "Nous venons libérer le Katanga." Là, les militaires ont "neutralisé trois assaillants" et en ont capturé quatre. L’attaque à Kibati a tué un enfant de dix ans et blessé quatre épouses de militaires et deux militaires.
Selon des images reçues par La Libre Belgique, des Lushois ont été grièvement blessés à coups de machette et par balles.
Un message appelant - en anglais ! - au soulèvement des Katangais après "60 ans" de domination par Kinshasa a été diffusé sur les réseaux sociaux. Le Katanga est le théâtre de provocations grandissantes visant à susciter un mouvement populaire contre le président Félix Tshisekedi au nom du désir autonomiste de nombreux Katangais. La tension a augmenté depuis que l’ex-président Joseph Kabila s’est installé au Katanga alors qu’il est en plein bras de fer avec son successeur.MFC