Qui a tué l’ambassadeur d’Italie au Congo ?
Au lendemain de la mort du diplomate dans le Nord-Kivu, les questions sont nombreuses.
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Publié le 23-02-2021 à 20h27 - Mis à jour le 24-02-2021 à 10h06
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Lundi 22 février, sur le coup de 10 heures du matin, alors qu’il circule dans un mini-convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le Nord-Kivu, l’ambassadeur d’Italie, Luca Attanasio, est mortellement blessé, tandis qu’un chauffeur congolais, Mustapha Milambo, et un policier italien commis à sa garde, Vittorio Lacovacci, seront abattus. Vingt-quatre heures après l’attaque, que sait-on des faits ?
Un ambassadeur sans escorte dans cette région instable ?
Selon un responsable humanitaire de l’Onu dans le pays, la route empruntée ne nécessitait pas d’escorte militaire. "Cette route était validée sans escorte, mais avec obligation d’un convoi de deux véhicules minimum", a déclaré mardi à l’AFP cette source s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Mais certains Congolais membres des services de sécurité joints par La Libre ne cachent pas leur surprise. "C’est un des endroits les plus dangereux du pays et cela ne date pas d’hier, explique l’un d’eux. Qui plus est, les services de renseignement congolais semblaient ne pas être au courant du déplacement de l’ambassadeur, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur."
Un communiqué signé par le directeur de cabinet adjoint du ministère de l’Intérieur, le 22 février, explique que "les services de sécurité et les autorités provinciales n’ont pu ni assurer des mesures de sécurisation particulière du convoi ni leur venir en aide faute d’information sur leur présence dans cette partie du pays pourtant réputée instable et en proie à l’activisme de certains groupes armés rebelles nationaux et étrangers".
Que s’est-il réellement passé ?
Selon le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Karly Nzanzu Kazivita, interviewé par des radios congolaises, les passagers des deux véhicules ont été victimes d’un rapt par un groupe de "bandits qui avaient six armes". L’homme explique que les assaillants ont abattu le chauffeur pour intimider le reste du convoi. "Les membres du convoi ont été emmenés dans le Parc des Virunga. Pendant qu’ils marchaient, ils ont rencontré les écogardes et des hommes de l’armée congolaise. Ceux-ci ont tenté de libérer les otages." Les témoignages divergent ensuite. Selon une source, l’ambassadeur et le chauffeur ont été abattus directement par les assaillants. Selon un autre témoignage, le policier italien a tenté de fuir avec l’ambassadeur. Les deux hommes auraient été fauchés à ce moment-là. Acte volontaire ou balle perdue ?
Qui sont les assassins ?
Rapidement après les faits, les autorités congolaises ont accusé les FDLR, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda, d’être derrière cette attaque. Ces derniers nient en bloc et pointent, dans un communiqué, la responsabilité des forces armées congolaises ou rwandaises.