Qui est Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, le président de l'Assemblée nationale de la RDC?
Christophe Mboso aime rappeler que dans sa langue natale son nom signifie "le bienfaiteur"…
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TB6RBRRB7ZFTLE2HFN72AKZUV4.png)
Publié le 23-06-2021 à 20h54 - Mis à jour le 24-06-2021 à 14h07
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TB52NUGCQNFYJMLFIZWAYB2KRQ.jpg)
À 78 ans, l’homme, né dans la province du Kwango (province issue de l’ex-Bandundu) en août 1942, ne pouvait espérer, même dans ses rêves les plus insensés, tutoyer les sommets du pouvoir comme il le (re)fait depuis le mois de décembre 2020. Christophe Mboso est devenu le président de l’Assemblée nationale de Félix Tshisekedi. La "preuve vivante" de la faillite de la Kabilie au profit de la Tshisekedie. L’incarnation suprême de toutes les trahisons au sein d’une classe politique largement honnie par le peuple congolais.
L’homme s’est en fait retrouvé au perchoir de l’Assemblée nationale grâce au départ forcé et anticipé de la très kabiliste Jeanine Mabunda, sa prédécesseure à la tête de cette institution, qu’il avait défendue pratiquement jusqu’à la veille de sa chute, jusqu’à ce qu’il prenne conscience que lui, le mobutiste devenu kabiliste, pouvait encore entrevoir une belle fin de carrière s’il devenait soudainement tshisekediste, en tant que doyen des élus de la Chambre. Il fallait ensuite qu’il parvienne à séduire et à convaincre Félix Tshisekedi et le président ad interim du parti au pouvoir (UDPS), Jean-Marc Kabund-a-Kabund (auquel était destinée la vice-présidence de l’Assemblée nationale).
Son meilleur atout ? Son âge. À l’approche des 80 ans - et même s’il a encore récemment prouvé lors d’une fête kinoise qu’il avait un bon déhanché -, l’ambition personnelle se résume à profiter du temps présent. Ce n’est plus lui qui va chercher demain à déboulonner son boss. Ensuite, il cochait la case géographique nécessaire dans la répartition des pouvoirs en RDC. La présidence de la République étant passée au centre, le Sénat à l’Est (avec Modeste Bahati), la Primature au Katanga (seul vrai pourvoyeur de fonds dans les caisses de l’État), l’Assemblée nationale revenait à l’Ouest. Mboso était tout désigné, sans oublier son entregent, son expérience qui lui a permis, à lui, le licencié en sciences politiques et administratives de l’Université de Lubumbashi, de décrocher plusieurs postes ministériels sous Mobutu. Sa gouaille, ses audaces feront le reste. L’homme est devenu l’un des meilleurs atouts de Tshisekedi, apprécié de nombre de députés qui voient en lui l’homme qui fit couler les dollars dans leurs poches et les voitures dans leur parking.