Boulos Fahmy, un chrétien président de la Haute cour constitutionnelle d’Egypte, une première
Boulos Fahmy est le premier chrétien à accéder à la présidence de la plus haute juridiction d’Égypte.
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Publié le 10-02-2022 à 22h54 - Mis à jour le 10-02-2022 à 22h55
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Le juge Boulos Fahmy est devenu le premier chrétien à présider la Haute cour constitutionnelle d’Égypte. Composée de quinze juges nommés à vie, elle est la plus importante juridiction du pays, chargée de vérifier la conformité des lois et règlements émanant des différentes autorités avec la Constitution. M. Fahmy, qui est le dix-neuvième président de cette cour créée en 1979, a prêté serment mercredi devant le président de la République, Abdel Fattah al Sissi. Une consécration personnelle pour ce copte de 65 ans, qui était le vice-président de la Haute cour depuis 2014, mais aussi pour la communauté chrétienne copte dont il est issu - qui, avec ses quelque 10 millions d’âmes, représente environ 10 % de la population égyptienne, essentiellement musulmane.
Pourtant, au vu de son ancienneté, le critère habituellement retenu, il n’avait aucune chance d’être désigné. Le président est normalement désigné parmi les trois plus anciens vice-présidents de la juridiction. Or M. Fahmy était le quatrième. C’était sans compter le pouvoir discrétionnaire dont jouit le tout-puissant chef de l’État. Depuis qu’il préside aux destinées de l’Égypte, celui-ci entend permettre aussi aux représentants de la plus importante minorité confessionnelle du pays (et du Moyen-Orient) d’accéder aux plus hautes fonctions dans les institutions du pays. C’est du moins ainsi que le présentent les médias locaux. Il n’en reste pas moins que le Président a permis de faciliter la construction d’églises à travers le pays et qu’il assiste, chaque année, à une messe de Noël. Meurtris par des attentats islamistes ces dernières années (en particulier en 2017), les chrétiens coptes dénoncent depuis longtemps diverses discriminations qui compliquent leur quotidien.
Né le jour de l’an 1957, Boulos Fahmy a fait tout son parcours dans la magistrature. Nommé au parquet en 1978, il est devenu à 30 ans juge à la cour d’appel, à la présidence de laquelle il accède quatre ans plus tard. En 2010, il est nommé une première fois à la vice-présidence de la Haute cour.