Le pape accueilli dans la liesse par les jeunes Congolais à Kinshasa

Le pape François a été accueilli dans une ambiance exaltée jeudi matin à Kinshasa par des dizaines de milliers de jeunes dans l'espoir d'un message de paix, au troisième jour de sa visite en République démocratique du Congo (RDC), en proie à des violences endémiques.

<p>Le Pape François (g) bénit des fidèles à la nonciature apostolique à Kinshasa, en RDC, le 1er février 2023</p>
Le Pape François bénit des fidèles à la nonciature apostolique à Kinshasa, en RDC, le 1er février 2023. ©AFP
<p>Le pape François salue la foule à son arrivée à l'aéroport N'Dolo de Kinshasa où il va célébrer une messe en plein air, le 1er février 2023 en RDC</p>
<p>Le pape François salue la foule à son arrivée à l'aéroport N'Dolo de Kinshasa où il va célébrer une messe en plein air, le 1er février 2023 en RDC</p> ©AFP

Le chef spirituel de l'Eglise catholique est arrivé peu après 09H00 (08H00 GMT) au stade des Martyrs à bord de sa "papamobile" en saluant et bénissant la foule qui l'a acclamé avec des chants et des cris.

Les portes de cette enceinte sportive de 80.000 places ont ouvert dès 03H00 du matin et beaucoup de jeunes attendent un message de réconciliation dans ce pays très catholique rongé par des violences meurtrières à l'est.

Au moment où les conflits, le chômage et les luttes de pouvoir assombrissent l'avenir du pays, où environ 60% des habitants ont moins de 20 ans, Sheila Mangumbu, 21 ans, espère un "message d'amour pour que nos frères et soeurs de Goma puissent être enfin en paix".

"Le M23 tue une multitude d'entre nous à l'est, j'aimerais que tout cela s'arrête car ça dure depuis trop longtemps", confie-t-elle à l'AFP en référence au groupe rebelle accusé par le gouvernement d'être soutenu par le Rwanda.

Dans les tribunes, des milliers d'adolescents, étudiants mais aussi des parents chantaient en frappant des mains au rythme des tambours. Beaucoup sont vêtus de T-shirts, chemises ou casquettes à l'effigie de Jorge Bergoglio, premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985.

Très attendue, cette visite entourée d'une grande ferveur a été marquée mercredi par une séquence chargée d'une lourde émotion lors de laquelle François a lancé un "vibrant appel" devant les "cruelles atrocités" perpétrées dans l'est du pays, après avoir entendu les témoignages de quatre victimes.

Le souverain pontife s'est également "indigné" de "l'exploitation, sanglante et illégale, de la richesse" de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d'autres sur les routes.

"Face à la violence inhumaine que vous avez vue de vos yeux et éprouvée dans votre chair, on reste sous le choc. Et il n’y a pas de mots, il faut seulement pleurer, en restant silencieux", a déclaré François, qui entend attirer l'attention sur les drames frappant certaines "périphéries" du monde.

Le pape devait lui-même se rendre dans l'est du pays, à Goma, mais cette étape a été supprimée en raison des risques pour sa sécurité.

A peine arrivé à Kinshasa, le pape tient des propos forts à l'encontre du pouvoir congolais et de ses dérives

Contre-pouvoir

<p>Le pape François bénit un enfant lors d'une rencontre avec des victimes du conflit dans l'est de la RDC, le 1er février 2023 à la nonciature apostolique de Kinshasa</p>
<p>Le pape François bénit un enfant lors d'une rencontre avec des victimes du conflit dans l'est de la RDC, le 1er février 2023 à la nonciature apostolique de Kinshasa</p> ©VATICAN MEDIA/AFP

Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, rencontrera en fin de matinée le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, "ambassade" du Saint-Siège en RDC.

En milieu d'après-midi, il se rendra à la cathédrale Notre-Dame du Congo, construite en 1947, où il prononcera un discours devant des prêtres et religieux.

Comme à son habitude lors de ses déplacements, le jésuite argentin terminera cette troisième journée de visite par une rencontre privée avec des membres de la Compagnie de Jésus.

Malgré l'influence croissante des Eglises évangéliques depuis les années 1990, l'Eglise catholique conserve un rôle majeur dans l'éducation, la culture, la politiques ou la tenue des infrastructures socio-sanitaires en RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir.

Mercredi, le pape avait célébré une messe en plein air qui a selon les autorités rassemblé plus d'un million de fidèles, sur un aéroport de l'est de la capitale.

Accueilli dans une ambiance surchauffée jeudi dans le grand stade de Kinshasa, le pape François a invité les jeunes à être "acteurs" de l'avenir de la République démocratique du Congo (RDC), en proie au chômage et à des violences endémiques.

Au rythme des tambours, des chants et des danses traditionnelles, le chef spirituel de l'Eglise catholique a fait une entrée digne d'une rock star au stade des Martyrs à bord de sa "papamobile", saluant et bénissant la foule sur fond d'une sono endiablée.

Plus de 65.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette rencontre, avides de message de paix dans ce pays très catholique rongé par des exactions meurtrières à l'est.

Face au "tribalisme" et à "l'individualisme", François a appelé les fidèles à privilégier la "communauté", les invitant à prendre leur voisin par la main puis à faire silence en pensant "à des personnes qui (les) ont offensés".

Le pape a aussi vilipendé la corruption, un problème aigu en RDC, disant à la foule: "Tous ensemble disons: +pas de corruption+ !"

"Tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur", a-t-il lancé alors que les conflits, le chômage et les luttes de pouvoir assombrissent l'avenir de la RDC, où environ 60% des habitants ont moins de 20 ans.

Dans les tribunes, des milliers d'adolescents, étudiants mais aussi des parents chantaient en frappant des mains, sous une chaleur intense. Beaucoup étaient vêtus de T-shirts, chemises ou casquettes à l'effigie de Jorge Bergoglio, premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985.

"Le M23 tue une multitude d'entre nous à l'est, j'aimerais que tout cela s'arrête car ça dure depuis trop longtemps", a confié à l'AFP Sheila Mangumbu, 21 ans, en référence au groupe rebelle accusé par le gouvernement d'être soutenu par le Rwanda.

Très attendue, cette visite entourée d'une immense ferveur a été marquée mercredi par une séquence chargée d'une lourde émotion lors de laquelle François a lancé un "vibrant appel" devant les "cruelles atrocités" perpétrées dans l'est du pays, après avoir entendu les témoignages de victimes.

"Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance", a lâché François, qui entend attirer l'attention sur les drames frappant certaines "périphéries" du monde.

Le souverain pontife s'est également "indigné" de "l'exploitation, sanglante et illégale, de la richesse" de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d'autres sur les routes.

Il devait lui-même se rendre dans l'est du pays, à Goma, mais cette étape a été supprimée en raison des risques pour sa sécurité.

<p>Des fidèles rassemblés au stade des Martyrs pour écouter le pape François, le 2 février 2023 à Kinshasa, en RDC</p>
<p>Des fidèles rassemblés au stade des Martyrs pour écouter le pape François, le 2 février 2023 à Kinshasa, en RDC</p> ©AFP

Contre-pouvoir

Malgré l'influence croissante des Eglises évangéliques depuis les années 1990, l'Eglise catholique conserve un rôle majeur dans l'éducation, la culture, la politiques ou la tenue des infrastructures socio-sanitaires en RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir.Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, doit rencontrer en fin de matinée le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, "ambassade" du Saint-Siège en RDC.

Puis il se rendra en milieu d'après-midi à la cathédrale Notre-Dame du Congo, construite en 1947, où il prononcera un discours devant des prêtres et religieux.

Comme à son habitude lors de ses voyages, le jésuite argentin terminera cette troisième journée de visite par une rencontre privée avec des membres de la Compagnie de Jésus.

Mercredi, le pape avait célébré une messe en plein air qui a, selon les autorités, rassemblé plus d'un million de fidèles, sur un aéroport de l'est de la capitale.

Il s'agit du quarantième voyage international du chef de l'Eglise catholique depuis son élection en 2013, le cinquième sur le continent africain.

Vendredi, il rejoindra Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.

Il s'agit du quarantième voyage international du chef de l'Eglise catholique depuis son élection en 2013, le cinquième sur le continent africain.

Vendredi, il rejoindra Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.

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