Le Sénégal toujours sous tension: 15 morts depuis jeudi

Le Sénégal reste samedi sous tension au lendemain d'affrontements qui ont fait six nouveaux morts, portant à 15 le nombre de décès depuis jeudi et la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant Ousmane Sonko.

Demonstrators clash with riot policemen at a neighborhood in Dakar, Senegal, Friday, June 2, 2023. Clashes between police and supporters of Senegalese opposition leader Ousmane Sonko left nine people dead, the government said Friday, with authorities issuing a blanket ban on the use of several social media platforms in the aftermath of the violence (AP Photo/Leo Correa)
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"On a enregistré dans la journée du 2 juin six décès, dont quatre dans la région de Dakar et deux dans la région de Ziguinchor", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministre de l'Intérieur.

Des heurts ont opposé vendredi soir de petits groupes de jeunes manifestants très mobiles aux forces de l'ordre à Dakar, dans la banlieue de la capitale et dans le sud du pays. Aucun incident n'avait été signalé par le ministère de l'Intérieur samedi en début d'après-midi.

De nombreux biens publics et privés ont été saccagés, notamment des banques et des magasins Auchan dans la banlieue de Dakar. Des pneus brulés et cailloux jonchaient la chaussée de plusieurs rues samedi matin.

Les Sénégalais vivent dans la crainte d’une explosion de violence: "L’État a pris toutes les mesures pour garantir la sécurité des personnes..."

Plusieurs réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp ou Twitter, sont coupés, une mesure du gouvernement pour faire cesser selon lui "la diffusion de messages haineux et subversifs".

L'armée s'est déployée, comme la veille, autour de points stratégiques. Policiers et gendarmes sont également présents en grand nombre dans la capitale.

Les Sénégalais retiennent leur souffle dans la crainte d'une arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, et condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la "débauche" une jeune femme de moins de 21 ans.

Cette décision le rend pour l'heure inéligible. M. Sonko crie depuis le début de l'affaire à un complot du président Macky Sall pour l'éliminer politiquement. M. Sonko peut désormais être arrêté "à tout moment", a dit le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall.

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