Manifestation contre les économies prévues dans l'aide au développement
Environ 400 personnes actives dans des organisations d'aide au développement ont manifesté jeudi à Bruxelles, devant le cabinet du ministre du Budget Olivier Chastel (MR), contre les économies prévues dans le secteur.
Publié le 10-10-2013 à 15h39 - Mis à jour le 16-10-2013 à 10h18
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Environ 400 personnes actives dans des organisations d'aide au développement ont manifesté jeudi à Bruxelles, devant le cabinet du ministre du Budget Olivier Chastel (MR), contre les économies prévues dans le secteur. "En 3 ans, 762 millions d'euros de budget ont été rabotés", affirme Bogdan Vanden Berghe, directeur de 11.11.11, ajoutant que "l'aide au développement est systématiquement visée par les mesures d'économie depuis 2012".
Rien qu'en 2013, les pertes s'élèveront à près de 50 millions d’euros, estime Entraide et Fraternité. " Le budget total de l’aide belge au développement s’élève donc à moins de 1,8 milliard d’euros, un montant inférieur à 0,5% du RNB belge", déplore l'ONG. " Le 0,7% du budget pour l’aide au développement, on y était presque, maintenant on en est de nouveau très loin !", réagit-elle encore, faisant référence au pourcentage fixé dans les objectifs du millénaire à atteindre à l'horizon 2015. " L’objectif de respecter les engagements européens et internationaux en 2015 semble désormais hors de portée", conclut le CNCD. Alors que " les Etats membres de l’Union européenne s’étaient fixés un objectif minimal de 0,51% à atteindre dès 2010, pour l’année 2014, l’aide belge au développement sera réduite de 125 millions d’euros supplémentaires, ramenant le niveau de l’aide belge sous la barre des 0,45% du RNB". Une régression qui ne passe pas auprès des acteurs du secteur. " Ce n’est pas acceptable", a pour sa part réagi Vétérinaires Sans Frontières sur sa page Facebook.
"Ces diminutions placent la Belgique parmi les pays qui ont le plus fortement réduit les montants destinés à l’aide au développement. Seuls l’Espagne et le Portugal, qui sont en crise profonde ont fait pire, tandis que d’autres pays, la France, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni, ont, contre vents et marées, tenu à maintenir le niveau de leur aide", analyse Iles de Paix.
Les ONG s'inquiètent aussi de la demande du ministre Chastel à tous les ministères de renoncer jusqu'à la fin de l'année à toute dépense non-indispensable. "L'aide au développement a déjà été victime à plusieurs reprises de ce genre de circulaire. Le budget de l'aide au développement n'a aucune conséquence sur les défis à relever par le pays. Il serait particulièrement dommage que nous soyons un fois de plus mis devant un fait accompli, en devant faire face à des économies supplémentaires", indiquent en chœur les ONG. Loin de l'angélisme, Iles de Paix fait valoir que "la crise que notre pays traverse, comme bien d’autres, exige bien sûr une certaine rigueur, mais les ONG et tous les acteurs du développement estiment que celle-ci ne peut s’appliquer d’une manière aussi radicale à un secteur qui vient en aide aux pays et aux individus les plus démunis de la planète". Tous plaident pour que les économies ne se réalisent pas sur le dos des plus pauvres. Dès lors que l'aide au développement est "vitale, on ne peut considérer ses financements comme des dépenses superflues et dès lors amputables au gré des circonstances".
Un texte commun a été signé par 92 organisations, ONG, syndicats et organisations environnementales. Elles ont déposé des photos et des fleurs afin d'attirer l'attention sur les personnes qui seront victimes de ces économies.
Une délégation a été reçue par le ministre.