Un weekend pour initier la réflexion
Sept des dix groupes engagés dans l'opération Move with Africa passaient le weekend à Namur. Objectif ? Se préparer au voyage en Afrique. Des pistes de réflexion ont été ouvertes. Elle devront être creusées dans les mois à venir.
Publié le 17-11-2013 à 17h01 - Mis à jour le 20-11-2013 à 11h55
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Cela faisait 24h qu'élèves et profs étaient plongés dans l'aventure Move with Africa. Malgré un sentiment de fatigue avoué, ils n'en étaient pas las pour autant. " C'est du condensé", admettait Julie Gengler, détachée pédagogique de DBA. Cette immersion avait en effet pour objectif de brasser un nombre important (et vaste) de thématiques liées à la rencontre de l'Autre par le biais de la coopération au développement. Inégalités et interdépendances, introduction à la coopération au développement, présentation des ONG partenaires, rencontre avec des candidats réfugiés en Belgique, jeu de rôle sur l'interculturalité, déconstruction des stéréotypes véhiculés par les affiches d'appel aux dons ; le programme était pour le moins chargé.
"Il est difficile de comprendre quels sont les moteurs de sa propre culture. Pourtant, celle-ci nous amène à interpréter les réalités que l'on vit, bien souvent en usant de raccourcis qui altèrent la compréhension", avertissait Laurent Deutsch, responsable département nord à Iles de Paix. D'où l'importance d'en prendre conscience en amont du séjour qui verra ces 150 jeunes découvrir les projets de leur ONG partenaire dans un pays d'Afrique des Grands Lacs ou de l'ouest. "Il sera essentiel d'en discuter sur place afin de comprendre la logique dans laquelle vous vous trouverez", poursuivait-il à l'adresse des élèves de l'INDA et de l'institut Comprendre et Parler, réunis lors de ce 4è et dernier module sur l'interculturalité.
" J'ai eu du mal à dormir, remuée par les activités de samedi", confiait d'emblée Anne, professeur à l'institut Comprendre et Parler. " Le rythme est soutenu, mais chaque activité a un sens", commentaient en choeur Marc et Anne, professeurs au Collège de Bellevue. Le son de cloche n'était pas différent du côté des jeunes. "J'ai pris une sacrée claque. Cette formation nous pousse à nous remettre en question... et je m'attends à en apprendre encore bien plus dans les mois à venir", admettait tout de go Céline, élève de 5è à l'Institut Saint Roch de Theux. Pour Chloé, élève dans la même classe, ce weekend a permis de "passer du flou d'un projet un peu abstrait à une action très concrète". Celle-ci le sera davantage encore lorsqu'elle posera les pieds au Bénin, où elle et ses camarades se rendront avec DBA en avril prochain. "Je suis déjà impatiente", glissait-elle d'ailleurs tout sourire.
"Nous avons jeté des pistes, initié la réflexion", analysait Sanna Abdessalem, pour la Croix Rouge de Belgique. Des propos que corroboraient ses confrères et consoeurs des autres ONG. De la nourriture pour l'esprit qu'il conviendra de digérer. Des graines qu'il faudra encore arroser dans les semaines à venir. "Ils seront prêts... et nous aussi", glissait d'ailleurs Anne.
Au-delà de la préparation en tant que telle, ce weekend avait pour but de créer un "élan", comme l'avait appelé de ses voeux Laurent Deutsch au moment de le mettre en place. Les 48 heures passées ensemble auront permis de "jeter des ponts entre les participants", élèves comme professeurs, de leur permettre de se rencontrer et d'échanger leurs idées, leurs appréhensions et leurs bons plans. "Ils se sentent à présent moins seuls dans ce projet d'envergure", se réjouissait L. Deutsch. A l'issue de ces deux jours, celui-ci constatait d'ailleurs qu'une "belle dynamique" s'était mise en place. "Nous allons à la rencontre du sud. Mais si cela peut nous donner l'occasion d'apprendre à mieux nous connaitre au sein du groupe et de rencontrer des jeunes de notre âge, c'est aussi génial !", commentait Chloé. "Et l'aventure ne fait que commencer !", ponctuait Céline, visiblement ravie d'en faire partie.