Chronique de Goma : Les multiples projets de "En avant les enfants"

Les chroniques de Goma vous entrainent dans les pas d'universitaires belges à l'initiative du Fonds Ngangi.

Contribution externe
Chronique de Goma : Les multiples projets de "En avant les enfants"
©D.R.

Les chroniques de Goma vous entrainent dans les pas d'universitaires belges à l'initiative du Fonds Ngangi. 

Le chauffeur klaxonne, le garde nous ouvre la porte, et nous pénétrons dans l’enceinte du projet Inuka. C’est là que nous allons vivre un accueil extraordinaire de tous les boursiers du Fonds Ngangi. Ils ont décoré l’endroit et chantent et dansent pour nous accueillir. Le comité de représentation, interface entre les étudiants belges et congolais, ouvre la séance : Patrick, étudiant en communication à l’Université de Goma, nous explique à quel point l’aide du Fonds leur est précieuse ; Raphaël lance le tour de présentation de tous les participants ; et Nathalie conclut par une citation qui nous interpelle : « Naître pauvre est normal, mais mourir pauvre est une lâcheté. » On nous offre une collation, moment qui nous permet pour la première fois de nous mélanger et d’échanger nos impressions et questions.

Nous partons ensuite accompagnés de quelques boursiers visiter les projets de HAD (Humanité, Aide, Développement). Le projet, lancé il y a cinq ans par trois jeunes gomatraciens dont la générosité est exceptionnelle, développe et cultive des potagers afin de subvenir aux besoins de plus de 600 personnes âgées et extrêmement précarisées. Celles-ci participent activement à l’aménagement et à l’entretien des parcelles prêtées généreusement par les universités locales. Après un accueil enthousiaste des vieillards et des enfants dont ils ont la charge, nous mettons également la main à la pâte et déplaçons des pierres volcaniques jonchant le futur champ. Nous sommes frappés par la très grande majorité de femmes parmi les vieux. Leur courage et la force ne laissent pas indifférent et ces femmes nous montrent un bel exemple de solidarité. Les « mzee » nous font un au revoir chanté et dansé d’une énergie folle, dont le rythme nous entraine rapidement. Faustin et Jean-Philippe, les fondateurs de l’asbl, veulent nous présenter le deuxième volet de leur projet : la réhabilitation de cabanes, également destinées aux personnes âgées. Lors de cette visite, nous intégrons l’immensité de la pauvreté dans laquelle ces personnes vives.

Après cet épisode dur, nous nous dirigeons vers le Foyer Culturel de Goma, repère des artistes, où la bonne humeur, la musique, et l’espoir en l’avenir nous ragaillardissent. Nous assistons à la répétition d’une artiste locale qui montera sur scène lors de la deuxième édition du Festival Amani (paix), en février: nous sommes bluffés ! Au même endroit se trouve les locaux de PJB (Promo Jeune Basket), un autre projet de En Avant les Enfants et association qui vise à réinsérer les jeunes par le sport. Nous sommes spectateurs de l’entrainement d’une équipe féminine qui disputera un match dimanche, coachée par Kipper, figure emblématique des lieux et rayonnant de dynamisme. Sur l’autre moitié du terrain, nous nous joignons à une bande d’enfants et improvisons une petite rencontre amicale.

Le lendemain, nous visitons le centre Don Bosco Ngangi. Fondé par les pères Salésiens il y a 26 ans, cette institution accueille chaque jour plus 4000 élèves, de la maternelle au secondaire, parmi lesquels sont sélectionnés les boursiers du Fonds Ngangi. Le père Gavioli, directeur du centre, nous accueille puis nous remet entre les mains de Fidèle. Celui-ci, boursier et interne du centre, nous fait le tour du propriétaire : nous commençons par Stimuli, crêche accueillant des bébés orphelins. Nous visitons ensuite les trois classes de maternelles, respectivement surnommées les Gentils, les Mignons et les Câlins. Chacune nous reçoit par un chant esquissant la personnalité du groupe. Nous continuons par une observation discrète des classes de primaire dont les élèves sont en pleine révision pour leurs examens, mais n’avons pas l’occasion de voir les adolescents au travail, la journée de cours est déjà finie pour eux. Fidèle nous enmène alors vers les ateliers des filières technique – couture, plomberie, électricité, soudure, menuiserie et maçonnerie.

Les pères nous invitent à déjeuner à leur table, c’est l’occasion de partager notre ressenti de la mâtinée et de discuter de la mission salésienne à Goma. Lors de la prochaine chronique, nous vous ferons un portrait du Père Gavioli, le directeur du Centre Don Bosco, qui a marqué des milliers d’enfants à Goma par son dynamisme et sa générosité.

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