Chronique de Goma : Virée au parc des Virunga

Contribution externe
Chronique de Goma : Virée au parc des Virunga
©D.R.

Cinq heures quinze ce matin, nos réveils sonnent. Il fait encore complètement noir, mais le Muezzin appelle déjà les fidèles musulmans de plus en plus nombreux à la prière. Malgré la courte nuit, l’excitant programme de la journée nous aide à nous lever de bonne humeur.

Pas le temps de petit-déjeuner, les chauffeurs nous attendent déjà. On monte dans les Jeep direction le parc national des Virunga. Une heure et demi de piste, sur laquelle nous croisons beaucoup de militaires armés jusqu’aux dents. Durant l’heure et demi suivante nous roulons à travers les champs et découvrons de petits villages ruraux, regroupement de quelques huttes en torchis entre lesquelles jouent les enfants pendant que leurs parents travaillent. Les moins reposés d’entre nous abandonnent vite l’idée de récupérer quelques minutes de sommeil, tant la caillasse nous secoue dans tous les sens à un rythme imprévisible.

Nous arrivons finalement à Bukima où nous accueille un ranger du parc. Celui-ci nous « brief » sur les règles et consignes à respecter tout au long de notre excursion, il nous distribue des masques sanitaire, l’aventure peut enfin commencer…

Pendant quarante cinq minutes nous marchons à travers les plantations de haricots. Notre groupe est mené par un ranger équipé d’une machette tandis que son collègue ferme la marche armé d’une mitraillette. Nous bifurquons soudain vers la forêt dans laquelle nous nous enfonçons pendant encore vingt minutes, avant de découvrir un espace dans lequel la végétation est complétement écrasée ; c’est ici que la famille Mapuwa a passé la nuit précédente.

La famille Mapuwa est composée de vingt et un gorilles, que nous retrouvons quelque mètres plus haut après avoir pris soin de mettre nos masques afin d’éviter toute contamination entre ces primates et nous. La visite des gorilles étant un des attraits touristiques majeurs de la région, ceux-ci ne sont pas du tout incommodés par notre présence. Commence alors une heure (pas une minute de plus, pas une minute de moins) pendant laquelle nous assistons au spectacle magique de ces grands singes vacants à leurs occupations quotidiennes. Les plus jeunes cherchent à nous défier, toujours repoussés par les rangers ; une distance suffisante est requise tant pour garantir notre sécurité que pour protéger les gorilles d’un contact direct qui pourrait bouleverser leur équilibre.

Les mères portent et allaitent leurs bébés, les grands mâles nous évitent et ne s’approcheront jamais de nous. Nous nous amusons de remarquer que, par certains aspects, ils ne nous sont pas si différents.

L’heure s’écoule très rapidement et nous réalisons la chance que nous avons d’avoir pu passer un moment à proximité de ces animaux impressionnants, de plus en plus rares, et ce dans leur environnement naturel.

Nous faisons le chemin en sens inverse, les yeux encore remplis d’images de ce moment privilégié. Arrivés à l’entrée du parc, nous avons l’occasion de nous reposer en cassant la croûte face à une vue majestueuse avant de reprendre la route vers Goma.

Nous profitons de cette journée de détente pour terminer la soirée autour d’un chouette petit repas dans un des lieux emblématiques de la nuit gomatracienne.

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