Move with Africa : De la théorie à la pratique

Pour trois groupes et leurs ONG, Move with Africa prend un tournant concret : entre stress maitrisé et impatience avouée, ils se sont envolés pour Kigali !

VVVY
Move with Africa : De la théorie à la pratique
©D.R.

Pour trois groupes et leurs ONG respectives, Move with Africa prend un tournant concret : entre stress maitrisé et impatience avouée, ils se sont envolés pour Kigali !

Ce n'était pas la grande effervescence dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles. L'heure, matinale il est vrai, était plutôt au calme et à la sérénité, chez les jeunes participants à Move with Africa. Ce jeudi, trois groupes (6e technique Agent d'éducation de l'Institut Emile Gryzon de Anderlecht, 5e général de l'Institut Saint Jacques et de l'Athénée Royal Charles Rogier, de Liège) d'une quinzaine d'élèves s'envolaient en compagnie de leurs professeurs en direction du Rwanda. Première étape : Kigali, capitale du pays des Mille collines, avant de mettre le cap vers le nord pour les uns, vers la province sud pour les autres. " Il est plus compliqué de venir de Viesalm à Bruxelles que de se rendre à Kigali !", plaisantait Justine Dechêne, accompagnant une classe liégeoise pour la Croix-Rouge. Voila qui avait le don de décrisper ceux qui l'étaient...

" Je me réjouis, c'est l'aboutissement d'un projet long et qui nous a demandé beaucoup d'efforts", s'enthousiasmait Émilien. Passeport et billet d'avion en mains, l'élève liégeois disait s'attendre à un " accueil chaleureux et à des rencontres formidables, dans un pays intéressant et riche de son histoire". Quant à sa camarade Charlotte, elle s'impatientait de " rencontrer des jeunes de (son) âge". Partant tous les deux avec la Croix-Rouge, ils seront effectivement accompagnés, dans chacunes de leurs activités, par les sections jeunesse locales de l'ONG. Et puisque le programme -qu'Emilien admet ne pas connaitre sur le bout des doigts- les emmènera du nord au sud, ils auront de multiples occasions d'échanger avec leurs homologues rwandais. " Ils travailleront par binômes sur une thématique particulière afin de retransmettre leurs apprentissages à leurs pairs une fois rentrés", complétait Sophie Themelin, coordinatrice Croix-Rouge.

Voyant le départ approcher sur le panneau d'affichage, Manon et Kelly cachaient mal leur angoisse mais se disaient toutefois confiantes : "On a abordé le génocide, on a pris conscience des inégalités entre le nord et le sud. Mais il faut aller sur place pour apprendre davantage encore et découvrir ce qui nous est inconnu", disait la première. " L'essentiel, ce sont les gens que l'on rencontrera. La rencontre et puis la compréhension...", ajoutait la seconde. Étudiantes à Anderlecht en Agent d'éducation, les deux jeunes filles voyaient en outre dans ce séjour une " opportunité de terrain". Arborant un large sourire, Diego se faisait une joie d'aller à la rencontre d'une " autre culture, d'une autre manière de vivre". Entraide et fraternité, leur ONG partenaire, prévoit des échanges à foison puisque les activités se feront en grande partie avec des bénéficiaires de l'Aprojumap, son partenaire local. " Nos élèves ont besoin d'être dans l'action pour que s'éveille leur intérêt, nous avons donc réfléchi le programme du séjour en en prenant compte, ceci en collaboration avec Eugène, le partenaire rwandais de l'ONG", complétait en toute décontraction Andrea Riccardi, professeur à l'Institut Emile Gryzon. 



La préparation a été courte pour ces trois classes : à peine 4 mois pour récolter les fonds et faire, dans les têtes, le chemin nécessaire. Chaque responsable se voulait pourtant rassurant : " Tout est sous contrôle, nous sommes parés et surtout impatients de vivre cette expérience. Elle s'annonce fantastique !", glissait calmement Dominique Kreusch. Vétérinaires Sans Frontière fera découvrir à ses élèves les facettes de l'agriculture et de l'élevage dans un pays où les terres arables se font de plus en plus rares. " Le musée du génocide sera certainement un point crucial du séjour pour lequel nous nous sommes bien préparés", complétait le professeur du Lycée Saint Jacques.

Une petite photo au cri de "Kigaliiii" et élèves, professeurs et membres des ONG passaient la porte d'embarquement. " Il sont enthousiastes, c'est certain ! Nous avons bien préparé ce séjour, notamment en accueillant notre partenaire rwandais en Belgique". Sont-ils pour autant prêts ? " Peut-on seulement le dire à un moment ? Nous avons en tous les cas travaillé avec eux pour qu'ils le soient au mieux, nous avons interrogé leur représentations, ils ont pu échanger avec des Rwandais... mais il reste encore du chemin à parcourir et un travail à faire chez chacun d'entre eux". Le séjour en Afrique n'est effectivement qu'une étape dans un long processus, rappelait à juste titre Sophie Themelin. Qui nous fixe donc rendez-vous au retour des jeunes, le 24 février.


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