Carnet de bord de quinze Theutois au pays des mille collines

Les 5e du Collège Saint-Roch Theux se sont rendus avec Caritas au Rwanda. Ils retracent leur parcours.

Le groupe du Collège Saint-Roch
Carnet de bord de quinze Theutois au pays des mille collines
©D.R.

Les 5e du Collège Saint-Roch Theux se sont rendus avec Caritas au Rwanda. Ils retracent leur parcours.

Le 29 mars Les attentats à Bruxelles éveillent une soif encore plus grande de partir, de découvrir, d’être là. L’important, c’est de vivre un projet dans lequel nous nous sommes tant impliqués. Nous avons envie de réaliser quelque chose de positif. C’est dans cet état d’esprit que nous embarquons, impatients d’arriver à Kigali.

Le 30 mars

Pour entamer le séjour, nous allons à la rencontre des enfants du projet “Abadacogora intwari”. Ils ont dû affronter les épreuves de la rue, qu’ils nous présentent en pièce de théâtre. Ils arrivent même à en rire. Même si on ne parle pas la même langue, on échange beaucoup et leur accueil est formidable. Toutes ces rencontres resteront à jamais gravées dans nos mémoires. Nous repensons à ce que nous a dit un enfant des rues : “Est-ce que l’amour existe ?” Pour l’instant, l’égoïsme l’emporte sur la solidarité dans notre société. Espérons que la tendance s’inverse.

Le 31 mars

L’histoire du génocide au mémorial est forte en émotions. Ce passé est affreux mais la mentalité que les Rwandais ont acquise suite à cet événement nous fait réfléchir. Désormais, ils sont tournés vers l’avenir, pour leurs enfants. On devrait prendre exemple sur eux. Ils continuent à vivre solidairement. Il existe une étonnante entraide notamment grâce aux groupes d’épargne crédit qui leur permettent de réaliser leurs projets et leurs rêves.

Le 1er avril

Nous partons vers le Nord. Le trajet est long mais agréable car on chante tout le long. L’après-midi, nous nous rendons dans une coopérative agricole qui récolte du maïs. Ainsi, on apprend l’égrainage, le sapage, la pesée et le stockage manuel sans machine. C’est un choc culturel quand nous comparons leur technique de travail à nos usines européennes, polluantes et énergivores.

Le 2 avril

On s’attaque aux jardins potagers, une expérience unique de travail en groupe. Nous adorons le fait d’accomplir une tâche ensemble. Pas uniquement parce que cela donne le sentiment d’utilité ou parce qu’alors, on réalise la dureté du travail, mais surtout parce que cela donne l’occasion de partager un moment avec les correspondants. Caritas nous montre comment, au travers de ses projet, l’ONG lutte contre la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans. Cela semble très efficace.
L’accueil qu’on nous réserve dans les villages est à chaque fois impressionnant. Parfois, cependant, tant d’honneur nous met mal à l’aise.

Le 3 avril

L’Église est remplie. On assiste à la messe qui se donne en Kinyarwanda et tout le monde tape dans ses mains. En soirée, nous nous arrêtons au lac Muazi.

Le 4 avril

Nous visitons le palais royal qui est une preuve de la colonisation belge et de la différence de richesse entre le Rwanda et les autres pays.

Le 5 avril

Nous visitons l’arboretum avec sa grande variété d’arbres et nous promenons dans la forêt équatoriale. La vue sur les collines depuis les ponts de singes est magnifique !

Le 6 avril

Cet avant-dernier jour, nous le passons au bord du lac Kivu. Le temps de nous reposer et de réfléchir.
Aller voir sur place ce qu’on nous a enseigné est extrêmement enrichissant. Nous nous rendons désormais mieux compte des problèmes Nord-Sud. Nous sommes partis avec beaucoup de questions et ce que nous avons vu nous fait réfléchir. Nous avons maintenant une autre vision des choses. Notre société est faite de superflu et nous en oublions l’essentiel. L’entièreté du voyage restera gravé en nous, que ce soit les moments de rires et d’amusement, ou les moments plus sérieux et bouleversants qui nous ont remis en question.

Le 7 avril

Commémoration du génocide. Un jour marquant car tous les Rwandais sont tristes et il est interdit d’applaudir et de s’amuser. Notre bien aimée Théophila, notre guide, était contente qu’on soit présents pour la soutenir. On a assisté à une cérémonie sur le génocide et les Rwandais nous ont remerciés de faire acte de présence car nos ancêtres ont participé à ce massacre. Je me suis sentie coupable en tant que Belge. Le devoir de mémoire est essentiel pour les Rwandais. Nous sommes les porte-parole de ce que nous avons vu et entendu.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...