Quatre latrines et beaucoup de complicité
Les 15 jeunes Namuroises n’oublieront jamais leur passage à Daral Peulh, un village oublié près de Thies.
Publié le 10-05-2016 à 00h00 - Mis à jour le 12-05-2016 à 10h59
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Les 15 jeunes Namuroises n’oublieront jamais leur passage à Daral Peulh, un village oublié près de Thies.
Atteindre le village de Daral Peulh, près de Thies, au Sénégal, fut déjà une première aventure. L’étape non prévue à Francfort, mesures de sécurité obligent, a imposé une arrivée à Dakar tard dans la soirée. Et pourtant, le voyage était encore loin d’être terminé.
Les quinze Namuroises, leurs professeurs et quelques membres de l’encadrement sénégalais s’entassent dans la bonne humeur dans un de ces “cars rapides” qui font, découvriront-elles plus tard, partie intégrante du paysage routier du Sénégal. Mais là, c’est la nuit noire et deux heures de route frustrantes où, faute d’images, seules la douceur de l’air ambiant et les premières odeurs racontent cet ailleurs. Le lendemain, première rencontre avec les jeunes du village. Omar, Penda, Doudou, Rokhaya, Samba, Saykou et tous les autres se fondent dans le groupe de Namuroises. La glace sera rapidement cassée et déjà les petits rires de complicité, au fil des jours se transformeront en grands éclats de rires de connivence.
Un mélange inédit de français et de wolof La mission assignée aux jeunes est de mener à bien le chantier de quatre latrines au cœur de ce village peul, pauvre parmi les pauvres du pays.
Et donc, dès le deuxième jour, réveil à 7h30, déjeuner à 8h et début du chantier une demi-heure plus tard. Tour à tour, sous l’oeil à la fois curieux des enfants, les jeunes Sénégalais et Belges se partagent de rudes tâches de terrassement et de maçonnerie sous la surveillance d’un professionnel et l’oeil intrigué des habitants du village. Elèves et même Thomas, le cool professeur de Saint-Joseph, se relaient au creusement de la fosse à la pioche, dans le terrain empierré, à quelques mètres d’une case. Certaines préfèrent la papote à l’ombre d’un acacia en tressant les armatures métalliques de ce qui sera plus tard des dalles de béton. D’autres forment une chaîne pour acheminer les blocs de béton qui serviront à l’érection des murs, le tout dans la bonne humeur, voire la franche rigolade, dans un mélange inédit de français et de wolof, la langue parlée par la plupart des Sénégalais. Bref, sous le soleil qui pique à la verticale, il y a du boulot pour tout le monde. D’autant qu’une partie de l’équipée s’est mise dans la tête d’assainir la cour de l’école (voir ci-joint).
Mais c’est le soir, autour du brasero dans la cour de la Maison de métiers des jeunes, où logent les Belges, que la complicité entre tous se développera le plus naturellement. Chants et danses locales achèveront de nouer sans doute à jamais les liens d’amitié, et graveront pour la vie non seulement des souvenirs, mais une prise de conscience irremplaçables.