Discours des professeurs à l'occasion de la clôture de MWA 2016-2017
Découvrez le magnifique texte écrit par les professeurs des différentes écoles pour témoigner de leur expérience Move With Africa.
Publié le 15-06-2017 à 11h58 - Mis à jour le 15-06-2017 à 13h12
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Le temps a filé à vive allure depuis notre retour d’Afrique et, pourtant, nous avons tous encore en mémoire les émotions éprouvées, les souvenirs vécus, les challenges relevés, les bouleversements amenés comme si nous venions à peine de rentrer. Nous, professeurs, avons pris le temps de nous poser et de réfléchir sur tous les bienfaits d’un projet tel que celui initié par La Libre Belgique.
Le projet ‘Move with Africa’, bien plus qu’un simple voyage, nous a permis avant tout de vivre une aventure humaine. Cette aventure humaine a d’abord et surtout été une histoire de rencontres, une rencontre à multiples facettes.
Nous sommes partis à la rencontre de l’autre, dans sa différence et sa diversité. A l’heure où l’on construit des murs pour séparer des peuples, l’importance de ce genre d’initiative enthousiaste est indéniable. En effet, cette expérience nous a permis d’ériger un véritable pont relationnel entre le Nord et le Sud. MWA en a été le facilitateur en nous permettant d’accéder aux portes de l’Afrique, accompagnés par des guides de choix qu’ont été les différentes ONGs partenaires.
Nous sommes partis à la rencontre des ONGs et des ASBLs. Grâce à leur accompagnement et leur encadrement tout le long de ce projet, nous avons pu nous nourrir et nous mûrir de leur travail sur place, de leurs réseaux d’entraide et de notre implication, certes minimale, dans leur projet. MWA a permis indirectement d’inviter les ONGs dans nos écoles pour qu’elles puissent, au travers de différents ateliers, conscientiser nos étudiants aux futurs enjeux mondiaux.
Nous sommes partis aussi à la rencontre de nos jeunes. L’investissement que ce projet a demandé nous a poussé à sortir de nos rôles de simples enseignants et a encouragé nos jeunes à sortir de la case de simple étudiant dans laquelle on les range trop souvent. Mwa a donné à nos étudiants la possibilité de devenir de réels ambassadeurs d’une réalité autre que celle qu’ils vivent, de se grandir davantage et hors du cadre scolaire. Quiconque sort de sa zone de confort en ressort plus fort. Les uns ont pu prendre le temps de mûrir leurs choix de vie, les autres sont revenus avec la conscience qu’un autre monde était à construire. D’autres ont emporté dans leurs valises tout l’enthousiasme et la combattivité que l’Afrique a à offrir. Ce qui est certain est que ce projet a permis de mobiliser cette force vive qu’est la jeunesse et nous a permis à nous professeurs de nous rendre aussi compte que nous n’échappions pas non plus au piège des stéréotypes et que nous considérions parfois à torts nos jeunes comme des consommateurs passifs, peu impliqués et hyperconnectés.
Nous sommes partis à la rencontre du monde des médias et de l’information. Cette expérience a permis de nous débarrasser de tous les clichés que l’on traine depuis tant d’années sur l’Afrique et le Monde en général. La libre et son blog, ainsi que les diverses pages Facebook, nous ont donné à tous une petite place de reporter en nous permettant de relayer l’information de notre expérience et du projet, presqu’en temps réel. Nous avons pris le temps avec nos élèves de travailler le sens même de l’information et nous leur avons donné les moyens de juger de la véracité des informations que propose notre société de communication.
Nous sommes partis à la rencontre de notre école et d’autres écoles. La construction d’un tel projet demande la participation de toutes les forces en place. Que ce soit pour la récolte de fonds ou pour la sensibilisation de l’école au Projet MWA, le soutien de tous a été requis. Dans certaines écoles, des mamans se sont improvisées en de véritables traiteurs pour permettre à leurs enfants de partir. Dans d’autres, des professeurs ont laissé leurs élèves laver leurs voitures lors de car wash improvisés. D’autres équipes, déjà en place avec des projets dans nos écoles, se sont jointes à nous lors des différentes sensibilisations sur l’écologie, la question du genre, la tolérance, etc. Certaines écoles ont été redynamisées par le projet en poussant les différents intervenants du monde scolaire à travailler ensemble, à se positionner plus clairement dans la responsabilité qu’ils ont de former les citoyens de demain.
Nous sommes également partis à la rencontre de nous-mêmes. Tous nos projets éducatifs valorisent la construction positive des individus qui nous entourent, une société plus égalitaire, la quête de sens et des valeurs en lesquelles nos écoles croient. Mais quoi de mieux in fine qu’un tel projet pour faire face aux inégalités mondiales ? Quoi de mieux pour vivre les valeurs de respect, partage, solidarité, entraide et bien d’autres ? Quoi de mieux pour mettre en pratique cette dimension de la citoyenneté mondiale solidaire et éclairée ? Sans oublier que l’enthousiasme dont ont fait preuve nos jeunes nous porte indéniablement vers une volonté de mettre sur pied des projets solidaires au sein même de nos écoles et d’un point vue plus pragmatique nous donne davantage de positivité pour affronter toutes les difficultés rencontrées en classe.
Vous avez compris à travers ces quelques mots à quel point un tel projet a toute sa place aujourd’hui dans nos écoles et même plus encore dans notre société qui vit pour le moment sa période sombre. Nous tenions à remercier La Libre d’avoir eu l’audace d’un tel projet, ses partenaires de nous donner les moyens de partir jusqu’en Afrique et toutes les ONGs et ASBLs pour le soutien, l’encadrement et le travail avant, pendant et après le départ en Afrique. Nous remercions également nos élèves pour leur enthousiasme débordant et nos écoles pour le soutien et la liberté d’action qu’elles nous ont offerts.
Les professeurs