48h chrono avec une Famille en or au Bénin
Le voyage a débuté par des rencontres fortes en émotions pour les élèves de l’Institut Sainte-Famille de Schaerbeek au Bénin. Récit.
- Publié le 22-05-2018 à 10h43
- Mis à jour le 24-05-2018 à 12h33
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Le voyage a débuté par des rencontres fortes en émotions pour les élèves de l’Institut Sainte-Famille de Schaerbeek au Bénin. Récit. Ils se sont enlacés comme de vieux amis qui se retrouvent. Ce 29 mars, ce n’était pourtant que la première fois qu’ils se découvraient en chair en os. Après six mois d’échanges virtuels, les quatorze élèves de 5e humanité de l’Institut Saint-Famille de Schaerbeek rencontraient enfin leurs correspondants à Natitingou, petite bourgade située au nord du Bénin.
Professeurs et membres de l’ONG en sont restés pantois et émus, comme dépassés par cette osmose naissant sous leurs yeux.
Malgré la grève qui frappait les écoles béninoises depuis le mois de novembre dernier, les élèves de l’établissement s’étaient investis pour réserver un chaleureux accueil à leurs hôtes. Des messages d’amour distillés à la craie sur les murs de la classe, des discours empreints de remerciements et même quelques victuailles arrosées d’un breuvage local. Une fois passée cette séquence "émotion" , les kets de l’ISF ont lancé leur première mission du séjour : concocter un menu à la belge, à savoir un stoemp aux carottes suivi de crêpes agrémentées de pâte au spéculoos ou de sirop de Liège. Les hôtes se révélèrent conquis par le projet de nos jeunes "Top Chefs" en herbe. "Ils ont trop kiffé" , souriait Imane dans le bus les ramenant à l’auberge.
Immersion de la tête...
Au lendemain de ces moments de fraternité, les trois membres de l’ONG Îles de Paix encadrant les adolescents bruxellois et les quatre professeurs, ont initié les jeunes aux principes fondateurs de la philosophie de l’organisme : self-help , essaimage ou encore résilience. Avant de leur faire découvrir concrètement ces concepts sur des zones agricoles où les méthodes et techniques d’IDP sont développées. Direction le village de Matéri et plongée dans le maraîchage. Sur place, un conseiller locale guidait la troupe et vantait l’apport de l’ONG et son programme.
"Notre objectif, c’est de donner aux populations les plus vulnérables les outils pour qu’elles puissent à accéder à une sécurité alimentaire" , soulignait Magali Verstraeten, responsable chez IDP. C’est par la diversification des cultures, la mise en place de pépinières, l’utilisation de composte (liquide et solide) ou d’une pompe à eau notamment que les paysans locaux sont parvenus à favoriser le rendement de cette parcelle.
... aux pieds !
Pour certains élèves schaerbeekois, ce voyage s’assimilait à un véritable baptême en dehors de l’Europe qu’ils n’avaient jamais quittée jusqu’alors. Mis à part le choc thermique à digérer, il leur a fallu s’acclimater également à des mœurs inconnues. D’où quelques malaises par moments. "Lors de cette visite, j’avais l’impression qu’une délégation de blancs venait superviser ce qu’ils avaient mis en place avec l’argent qu’on a récolté, ça m’a laissé un goût amer et désagréable ", se confiait l’un d’eux. Un instant de doute rapidement balayé par les explications posées de la responsable d’IDP et rapidement oublié au moment d’arriver dans un village de femmes cultivatrices de riz.
Rassemblées sous un vieil arbre, une vingtaine de dames accueille l’approche des minibus au rythme d’un chant a cappella secondé de quelques fameux pas de danse. D’ailleurs, les élèves se déhanchent rapidement avant que l’un d’entre-eux ne se retrouvent carrément au centre du cercle, sous les applaudissements. Après cette réception agitée, ces femmes se sont livrées sur leur quotidien, entre récolte de riz paddy (Ndlr ; il s’agit de riz non transformé qui conserve son enveloppe), vannage et tamisage et ont emmené leurs invités au cœur de leur foyer. Etonnés par les conditions de vie de ces femmes, les ados auront surtout été marqués par ces sourires, cette amabilité et ce respect inconditionnel.
Deux premiers jours intenses d’un voyage bouleversant les menant jusqu’à Ouidah…

L’aventure continue pour l’ISF
Le 6 mai dernier, c’était le vernissage d’une exposition retraçant l’aventure de ces 14 élèves et 4 professeurs de deux semaines de Cotonou à Ouidah en passant par Natitingou. Elèves et professeurs ont mis sur pieds une rétrospective émaillée de panneaux didactiques explicitant les missions d’Îles de Paix au Bénin. Après deux années de partenariat avec Move With Africa, l’Institut Sainte-Famille de Schaerbeek entend perpétuer ce projet d’ECMS (Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire) en Afrique en s’appuyant sur de nouveaux financements.
L’action d’Îles de Paix au Bénin en chiffres
50 villages soutenus
2000 familles bénéficiaires
30 membres de l’ONG actifs au Bénin