Comé, lieu d’introspection et d’échanges
- Publié le 24-05-2018 à 12h00
- Mis à jour le 24-05-2018 à 12h35
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Carrefour Jeunesse, dont le siège se situe dans la ville de Comé dans le Sud-Ouest du Bénin, est un centre parascolaire créé en 2011 et devenu ONG agréée par le gouvernement béninois en novembre 2013.Rencontre avec Sylvestre Dossa, Coordinateur Béninois du projet Cap Solidarité mené en collaboration avec l’ASBL belge Amarrage ainsi que le Directeur exécutif du projet Carrefour Jeunesse, en collaboration avec l’ASBL belge Africapsud. Il nous parle de ces projets tisseurs de liens et des actions développées sur le terrain, au Bénin et en Belgique.
Africapsud et Carrefour Jeunesse
Carrefour Jeunesse, c’est le projet qui concerne directement Move With Africa. Après avoir mis en place Cap Solidarité,un programme qui envoie des jeunes Belges en perte de repères au Bénin pour leur permettre de prendre du recul, Sylvestre a eu envie de créer une structure dédiée aux Béninois eux-mêmes. Carrefour jeunesse est ainsi né, en collaboration avec Africapsud, avec l’intention de développer la notion d’échange sous toutes ses formes. Un échange supposant une réciprocité, la question a été de savoir ce qu’il fallait faire pour que chacun y trouve son propre épanouissement. La réponse, ce fut la création du centre autour de trois axes d’attaque principaux : la mise en place d’activités parascolaires, le soutien aux initiatives des jeunes et l’organisation de rencontres interculturelles. L’ASBL propose des cours de théâtre, de danse, de couture, de sport ou autres. Mais aussi du soutien technique (matériel et conseils) pour des jeunes qui viennent avec un projet précis et des rencontres interculturelles avec plus de 9 groupes par an qui viennent loger 15 jours sur place.

De la nouveauté pour 2018
Aujourd’hui et de tous temps, les demandes et les besoins des jeunes évoluent. Sylvestre a voulu s’accorder à ceux-ci. En 2016, il constate que, de manière répétitive, les jeunes lui font part d’un réel problème d’écoute de la part de leurs aînés. Ces jeunes Béninois se retrouvent souvent face à une autorité qui ne les comprend pas et leur impose un mode de vie désuet. « Ils sont venus me dire que ce qui les préoccupait, les adultes, eux, ils s’en foutaient » me dit Sylvestre. À l’écoute de cette demande, Sylvestre vient de mettre en place au sein de son ASBL un véritable service d’aide socio-éducative à la jeunesse. Le centre possède notamment une section d’écoute de premier plan qui prête l’oreille aux problèmes ou questionnements vécus par les jeunes et leur propose si besoin une orientation vers d’autres instances lorsque le cas est trop grave. Cette section procure aussi des informations sur les droits et les devoirs de chacun. Une aide scolaire est également proposée qui comprend des cours d’alphabétisation mais aussi des formations ou des renforcements de cours avec de véritables professeurs mis à la disposition des jeunes.

La citoyenneté Mondiale et Solidaire
Dans l’esprit de MWA, l’ASBL travaille aussi sur la citoyenneté mondiale et solidaire en proposant des rencontres interculturelles, des projets sportifs, artistiques ou autres. À titre d’exemple, l’ASBL a mis en place des petites capsules sonores avec des jeunes de 10 à 12 ans au Bénin. Le concept ? Des jeunes choisissent un thème de société et analysent les débats et les problèmes que ce thème soulève. Puis se pose la question de savoir qui peut les aider à avoir un impact sur ces problèmes ? Comment chacun peut y apporter des solutions ? Et quelles sont les instances en mesure d’y répondre plus largement ? Une capsule est alors réalisée qui relate tout le processus. L’initiative est reproduite dans 4 autres pays entre lesquels les capsules circulent : le Togo, le Bénin, la Belgique et Haïti. Une façon intelligente et réfléchie, selon Sylvestre, de donner la place à la parole des jeunes. Les échanges interculturels, quant à eux, sont réguliers et sont toujours longuement préparés à l’avance par les jeunes Belges qui doivent monter un projet concret qui sous-tend leur voyage. Cette année, c’est un groupe de rappeurs belges qui sont venus écrire des textes avec des rappeurs béninois et qui ont produit un disque et des clip-vidéos. Un bel échange créatif qui devrait en surprendre plus d’un !