Ouïghours, firmes technologiques chinoises : la pression américaine s’accroît sur Pékin
Des sanctions ciblées sur certains dirigeants chinois ont été décrétées jeudi.
- Publié le 09-07-2020 à 22h09
- Mis à jour le 10-07-2020 à 10h25
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Les États-Unis ont infligé jeudi des sanctions à l’encontre de plusieurs dirigeants chinois, accusés d’être en "lien avec de graves atteintes aux droits humains" à l’encontre notamment de la minorité ouïghoure, ont annoncé le Trésor et le département d’État dans deux communiqués distincts.
Les visas d’entrée aux États-Unis seront refusés à trois responsables et leurs familles, selon un communiqué du secrétaire d’État Mike Pompeo, pour des "abus horribles et systématiques" à l’encontre des Ouïghours, mais aussi d’autres minorités. Washington, tout comme d’autres capitales occidentales ainsi que des organisations de défense des droits humains, accuse la Chine d’avoir interné dans la région au moins un million de musulmans.
Le chef de la diplomatie américaine qui avait par le passé comparé la situation à l’Holocauste a parlé de "tache du siècle", lors d’un appel avec des journalistes. Pékin dément ces allégations et parle de centres de formation professionnelle.
Parmi les personnes visées par ces mesures, Chen Quanguo, le secrétaire du Parti communiste pour la région du Xinjiang, qui est considéré comme l’architecte de la politique dure de Pékin sur les minorités.
Des firmes bientôt à l’index ?
Par ailleurs, le gouvernement américain devrait présenter cette semaine un projet de réglementation interdisant aux autorités locales d’acheter des biens ou des services à des entreprises qui utilisent des produits de Huawei et de quatre autres entreprises chinoises.
C’est ce qu’a annoncé une source à Washington à l’agence de presse Reuters. Cette politique pourrait avoir des conséquences importantes pour les entreprises qui vendent des produits et des services au gouvernement américain. Ils devront en effet pouvoir prouver qu’ils n’utilisent pas les produits de ces entreprises si la réglementation entre en vigueur.
Deux des sociétés mentionnées, Hikvision et Dahua, sont celles qui vendent le plus de caméras de surveillance vidéo dans le monde. Huawei est, elle, connue pour ses smartphones et ses équipements de réseau, de même que ZTE. Enfin, le producteur de radio Hytera figure également sur la liste noire, selon la source basée à Washington.