Ballon chinois et "objets" aériens abattus: Joe Biden s'exprime

Joe Biden s'est exprimé ce jeudi soir au sujet des "objets" aériens récemment détectés et abattus au-dessus des Etats-Unis.

Joe Biden veut "parler au président (chinois) Xi" Jinping à propos du ballon chinois abattu par les Américains, mais a assuré jeudi ne pas vouloir de "guerre froide" avec Pékin. Le président américain s'est pour la première fois adressé aux Américains jeudi à propos d'une série d'incidents récents: la destruction le 4 février d'un ballon chinois qui selon Washington menait une mission d'espionnage, et celle, les 10, 11 et 12 février d'"objets" pour l'heure non identifiés.

"Nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide" et "allons continuer à parler avec la Chine", a déclaré le président américain dans une courte allocution. "J'espère pouvoir parler avec le président Xi et aller au fond de cette affaire, mais je ne m'excuse pas d'avoir fait abattre ce ballon", a-t-il ajouté.

Cette décision de destruction de l'aéronef, que Pékin décrit comme un ballon de recherche météo ayant dérivé involontairement dans l'espace aérien américain, envoie "un message clair", a jugé Joe Biden, celui que "toute violation de notre souveraineté est inadmissible".

"Si un objet (volant) représente une menace pour la sécurité des Américains, je le ferai abattre", a encore déclaré le démocrate de 80 ans, défendant ses décisions.

Il a toutefois reconnu, comme déjà d'autres responsables américains, que "rien pour l'instant" ne montrait que les trois "objets" récemment détruits étaient "liés au programme chinois de ballons espions, ni qu'ils étaient des engins de surveillance d'un autre pays."

"Ces trois objets sont vraisemblablement liés à des entreprises privées, à des activités de loisirs ou à des institutions de recherche" scientifique, a dit le président américain.

"Objets"

"Nous n'avons pas de preuve qu'il y a eu de soudaine augmentation du nombre d'objets dans le ciel" américain, a-t-il dit, "mais nous les voyons davantage" en raison notamment d'un changement des paramètres des radars.

Le président assure avoir demandé à son administration de dresser un "meilleur inventaire" des objets volants dans le ciel américain, et indique avoir établi un dialogue avec les alliés des États-Unis sur le programme d'espionnage que la Chine mène selon lui.

Joe Biden a ordonné les trois dernières opérations de destruction au nom de la sécurité du transport aérien, qui aurait pu être compromise selon la Maison Blanche par ces "objets" volant à des altitudes proches de celles d'avions de ligne.

Dans le cas du ballon chinois, l'opposition républicaine lui avait reproché d'avoir attendu trop longtemps avant de le faire abattre.

Les débris de ces "objets" volants feront l'objet d'une analyse pour déterminer avec certitude leur nature, leur usage ou leur provenance, mais les opérations de récupération s'annoncent incertaines étant donné qu'ils ont été abattus au-dessus d'eaux gelées ou dans des zones reculées, avait précisé mardi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain.

Le président américain était sous pression pour s'exprimer sur le sujet qui envenime depuis plusieurs semaines les relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine, les deux pays s'accusant mutuellement d'espionnage.

La Chine répond froidement à la main tendue par Biden

La Chine a répondu froidement à la proposition du président américain Joe Biden de discuter de la question du ballon espion chinois. "Les États-Unis ne peuvent pas d'un côté attiser les tensions et aggraver la crise, et de l'autre demander la communication et le dialogue", a déclaré vendredi Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois. Joe Biden a indiqué qu'il souhaitait discuter avec le chef d'État chinois Xi Jinping.

Le survol du territoire américain par le ballon était inattendu et involontaire, a expliqué Wang Wenbin. Dans le même temps, l'événement peut également représenter un test sur la manière dont les États-Unis gèrent une crise et sur leur sincérité quant à la stabilisation des relations avec la Chine, a-t-il déclaré. Les désaccords et les événements imprévus doivent être "traités de manière appropriée" et les malentendus évités, a ajouté Wang Wenbin.

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