Journaliste américain arrêté pour "espionnage": Joe Biden s'adresse à la Russie

Les autorités russes ont arrêté et placé en détention provisoire un journaliste du Wall Street Journal, qu'elles accusent d'espionnage. Joe Biden s'est exprimé sur l'affaire.

Cars are seen parked in the yard of the Lefortovsky court, which is reportedly set to hold a remand hearing into the case against Evan Gershkovich, US journalist working for the Wall Street Journal detained in Russia on suspicion of spying for Washington, in Moscow on March 30, 2023. (Photo by Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)
La cour du tribunal Lefortovsky, qui a tenu une audience de renvoi dans l'affaire Evan Gershkovich ©AFP or licensors

Joe Biden a demandé vendredi à Moscou de "laisser partir" un journaliste américain arrêté en Russie, dont l'employeur, le Wall Street Journal, réclame pour sa part l'expulsion de l'ambassadeur et des journalistes russes en poste aux États-Unis.

"Laissez-le partir", a lancé le président américain à l'intention du gouvernement russe, face à des journalistes qui sollicitaient, à la Maison Blanche, sa première réaction publique sur cette affaire.

Evan Gershkovich, reporter russophone âgé de 31 ans et reconnu pour sa rigueur, a été arrêté à Ekaterinbourg, dans l'Oural, pour des soupçons d'"espionnage".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le journaliste américain avait été "pris en flagrant délit (d'espionnage)", la situation étant "claire".

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Evan Gershkovich a nié les accusations portées contre lui lors d'une audience devant un tribunal de Moscou, selon l'agence de presse étatique russe Tass. Le journaliste américain a néanmoins été placé en détention provisoire jusqu'au 29 mai, une mesure qui peut être prolongée dans l'attente d'un éventuel procès.

Selon Tass, l'affaire a été classée "secrète", ce qui restreint la publication d'informations à son sujet. Seuls détails disponibles à ce stade: le FSB a annoncé avoir "déjoué une activité illégale" en arrêtant Evan Gershkovich à Ekaterinbourg, à une date non précisée.

Son arrestation intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l'offensive contre l'Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington. Elle fait également suite à un échange intervenu en décembre entre la star américaine du basket Brittney Griner, qui se trouvait en détention en Russie, et le marchand d'armes russe Viktor Bout, prisonnier aux Etats-Unis

La Maison Blanche a fustigé une arrestation "inacceptable" et sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, a qualifié de "ridicule" l'accusation d'espionnage, tandis que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est dit "extrêmement préoccupé".

"Expulser l'ambassadeur russe des États-Unis, ainsi que les journalistes russes y travaillant, serait la moindre des choses", a de son côté lancé le quotidien américain, dans un éditorial publié dans la nuit de jeudi à vendredi. "Le moment choisi pour l'arrestation ressemble à une provocation calculée pour embarrasser les États-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie", a-t-il ajouté.

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