États-Unis: Merck attaque le gouvernement, qui veut négocier directement le prix des médicaments
Le laboratoire Merck a saisi mardi la justice pour contester au gouvernement américain la possibilité de négocier directement le prix des médicaments avec les groupes pharmaceutiques, une disposition comprise dans le plan social et climatique du président Joe Biden.
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- Publié le 07-06-2023 à 07h02
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L'Inflation Reduction Act (IRA), paquet législatif promulgué en août dernier, prévoit que Medicare, le système d'assurance santé publique destiné aux 65 ans et plus, puisse être l'interlocuteur direct des laboratoires en matière tarifaire.
En l'état, Medicare passe par des intermédiaires, pharmacies ou assureurs santé privés, à qui il appartient de négocier le prix des médicaments.
La loi limite son champ d'application à quelques médicaments seulement, qui sont déjà vendus depuis plusieurs années.
Pour Merck, le programme n'est pas de la négociation "mais équivaut à de l'extorsion", a fait valoir le groupe de Rahway (New Jersey) dans le document déposé devant un tribunal fédéral de Washington.
Une fois que le ministère de la Santé (HHS) a choisi un médicament, "son fabricant est contraint de signer un +accord+" prévoyant un rabais de 25% à 60%, affirme la société. S'il refuse, "il encourt une taxe ruineuse qui correspond à plusieurs fois les revenus générés par ce médicament".
"Les géants pharmaceutiques réalisent des bénéfices record alors qu'ils facturent aux familles de classe moyenne des prix astronomiques, souvent pour des médicaments qui datent d'une génération", a réagi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, lors de son point de presse.
"Durant des décennies, le lobby pharmaceutique a entravé des initiatives pour permettre à Medicare de faire baisser le prix des médicaments", a-t-elle ajouté. "Le gouvernement Biden l'a fait."
La porte-parole a également contesté l'argument de Merck selon lequel ce dispositif risque de ralentir l'innovation en matière pharmaceutique.