Trois œuvres d’art soupçonnées volées par les nazis saisies dans des musées américains : “Des motifs raisonnables d’y croire”
Trois œuvres de l’artiste autrichien Egon Schiele réclamées par les héritiers de leur ancien propriétaire, un collectionneur et artiste juif victime des nazis, ont été saisies par la justice américaine dans de grands musées des Etats-Unis, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, confirmant une information du New York Times.
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- Publié le 15-09-2023 à 06h47
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Dans des ordonnances de saisie datées de mardi, et dont l’AFP a eu connaissance, la Cour suprême de l’Etat de New York estime qu’il “existe des motifs raisonnables de croire” que ces dessins de l’artiste expressionniste autrichien “sont volés” et “détenus illégalement”.
”Prisonnier de guerre russe” (1916), une aquarelle et crayon sur papier d’une valeur de 1,25 million de dollars, a été saisie à l’Art Institute de Chicago ; “Portrait d’un homme” (1917), un dessin au crayon sur papier d’une valeur d’un million de dollars, a été saisi au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh (Pennsylvanie, nord-est) tandis que “Fille aux cheveux noirs” (1911), une aquarelle et crayon sur papier d’une valeur de 1,5 million de dollars, a été saisie à l’Allen Memorial Art Museum de l’université Oberlin (nord-est, Ohio).
La propriété des oeuvres est réclamée par les héritiers de Fritz Grünbaum, un artiste de cabaret juif autrichien, grand collectionneur d’art et critique du régime nazi, tué dans le camp de concentration de Dachau en 1941.
Selon le New York Times, l’enquête en cours porte sur une douzaine d’oeuvres d’Egon Schiele pillées par les nazis.
Les héritiers de Fritz Grünbaum agissent en justice depuis des années pour récupérer des oeuvres d’art lui ayant appartenu. Ils s’appuient sur le fait qu’il avait signé un document officiel au profit du régime nazi en 1938, alors qu’il était prisonnier dans le camp de Dachau.
La justice américaine leur avait donné tort en 2005, estimant qu’ils agissaient trop tard, mais ils ont obtenu gain de cause à propos de deux oeuvres en 2018. Entre-temps, le Congrès américain avait adopté la loi “Hear” de 2016 prolongeant le délai pour réclamer la restitution d’une oeuvre.