Une rare opération vise un groupe pro-iranien à Bagdad

Les services du contre-espionnage irakien ont mené, dans la nuit de jeudi à vendredi à Bagdad, une rare opération musclée visant une milice islamiste pro-iranienne, Kataïb Hezbollah (les brigades du parti de dieu). Le raid a permis d’arrêter quatorze personnes dans des locaux présentés comme le quartier général de ce groupe dans le sud de la capitale. Et plusieurs rampes de lancement de roquettes y ont été découvertes, ont dit des sources gouvernementale et sécuritaires à l’AFP. L’armée a confirmé des arrestations sans donner de précisions.

Les brigades du Hezbollah, que les États-Unis tiennent pour responsables d’attaques contre des bases irakiennes abritant des soldats américains et d’autres installations dans ce pays, ont revendiqué des frappes meurtrières contre ces bases. Ces attaques ont lieu alors que de plus en plus de voix se sont élevées ces derniers mois pour exiger que le gouvernement fédéral mette fin à la présence des soldats américains - quelques milliers sont toujours présents en Irak depuis la guerre d’invasion de 2003. Trente-trois attaques du genre ont visé des bases depuis octobre, tuant plusieurs Américains et Britanniques. L’assassinat du général iranien Qassem Soleimani début janvier à Bagdad avait induit une recrudescence de ces attaques.

Le coup de filet des forces de sécurité irakiennes semble confirmer que le nouveau gouvernement de Moustapha al Kazimi entend observer la fermeté promise. L’opération a eu lieu deux semaines après le début de négociations entre les autorités irakiennes et Washington concernant le départ des soldats US.

À l’instar du Hezbollah libanais, les brigades du Hezbollah font partie des principales factions armées radicales accusées d’être l’un des bras armés de l’Iran dans la région. Elles sont l’une des composantes du Hachd al Chaabi, les unités de la mobilisation populaires, dont les forces sont aussi intégrées à l’armée irakienne.