Une dangereuse rencontre dans le ciel syrien vient remettre de l'huile sur le feu entre les Etats-Unis et l'Iran
Un avion de ligne iranien et un chasseur de l’US Air Force se sont fréquentés de trop près.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/907af01e-7b9c-4133-bc5e-d4804534654d.png)
- Publié le 27-07-2020 à 20h22
- Mis à jour le 29-07-2020 à 20h38
:focal(540x582:550x572)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FLC5HUJUCFCKHLUGMABUCYCCBE.jpg)
Le ministère des Affaires étrangères iranien a annoncé lundi que l’Iran réagira "en temps adéquats" à l’incident aérien impliquant un avion de passagers de la compagnie iranienne Mahan Air. D’après les autorités de Téhéran, deux avions de chasse de l’armée américaine ont effectué jeudi dernier une "action dangereuse" vis-à-vis du vol 1152 Téhéran-Beyrouth alors que celui-ci se trouvait dans l’espace aérien syrien. Plusieurs passagers ont été blessés dans une manœuvre d’urgence du pilote de ligne, contraint selon ses dires de changer d’altitude pour éviter une collision avec les avions de guerre.
D’après l’agence de presse iranienne Tasnim, trois personnes ont été admises dans un hôpital de Beyrouth pour des fractures de la main et de la jambe. L’un des passagers souffrant d’une blessure touchant la moelle épinière se trouve dans un état "grave" mais "stationnaire". Des séquences vidéo réalisées par des passagers et diffusées par les médias iraniens et libanais avaient montré une personne la tête et le visage ensanglantés et une autre allongée au sol en apparence inconsciente.
Un seul chasseur
Dès le lendemain de l’incident, l’Iran avait menacé les États-Unis de poursuites judiciaires et avait demandé qu’une enquête soit menée par l’Organisation de l’aviation civile internationale. "Le harcèlement d’un vol passager iranien par des avions de guerre américains constitue une violation claire du droit international ainsi que des règlements de l’aviation", avait déclaré l’autorité aérienne iranienne.
L’US Central Command avait de son côté affirmé que l’incident n’avait impliqué qu’un seul chasseur F-15. Celui-ci était en "mission de routine" consistant en une "inspection visuelle" afin d’assurer la protection du personnel de la coalition internationale anti-djihadiste sur la base d’Al Tanf (dans le sud de la Syrie). D’après le commandement américain, il s’est écarté de l’avion de ligne dès que l’identification eut été réalisée par contact radio. Un autre F-15 américain était à plus de deux miles.
L’incident traduit bien le climat de tensions qui s’est développé depuis deux ans dans la région entre les deux pays. Suite au retrait des États-Unis du plan global commun sur le programme nucléaire iranien, ceux-ci mènent une politique de pression maximum sur Téhéran, par tous les moyens possibles. À noter que la compagnie iranienne Mahan Air, propriété du conglomérat des Gardiens de la révolution, est visée depuis 2011 par des sanctions américaines.