Reine, une Belge résidant au Liban, a failli perdre sa soeur dans l'explosion à Beyrouth: "C’est horrible. Il n’y a pas de mot pour décrire la situation ici"

“Ma soeur était sur la route peu avant l’explosion. Elle se dirigeait vers le port mais elle a décidé de passer chez moi à la dernière minute. Si elle ne s’était pas arrêtée, elle se serait retrouvée en plein milieu de l’explosion. Elle est terrorisée, paniquée. Vraiment, il n’y a pas de mots pour exprimer ce qu’on a ressenti hier soir.”, soupire-t-elle.

Reine habite à trente minutes de voiture du port mais elle a ressenti l'explosion comme si elle se situait à deux pas de là.

“On a senti l’explosion et on a vu la fumée. Tout tremblait partout. On s’est demandé si c’était une bombe, une explosion de gaz ou de mazout. Heureusement, tout le monde est sain et sauf dans ma famille, nous avons beaucoup de chance car autour de nous, la liste des morts s’allonge. Le Liban est un petit pays, tout le monde connaît tout le monde, surtout à Beyrouth. Toutes les dix minutes, le téléphone sonne et on apprend le décès d'une connaissance".

A Beyrouth, la situation sanitaire est critique. Reine espère que son témoignage pourra contribuer à faire réagir la communauté internationale.

“Il y a tellement de gens dans la rue. A côté de ça, quelques vitres cassées, ce n’est pas grave du tout. Il y a énormément de gens qui n’ont plus rien du tout. Les hôpitaux sont débordés. Les soignants recousent les blessés dans des parkings parce qu’il n’y a plus de lit. Le Liban traverse une crise économique importante, il y a aussi le coronavirus. Cette explosion, c’est vraiment la goutte qui fait déborder le vase. Le Liban n’avait vraiment pas besoin de ça. J’espère que la communauté internationale sera réactive et enverra de l’aide rapidement.”