Catastrophe à Beyrouth: malgré les tensions entre les deux pays, le gouvernement israélien propose son aide au Liban
Au lendemain des explosions qui ont frappé Beyrouth, le gouvernement israélien a annoncé vouloir apporter son soutien au Liban.
Publié le 05-08-2020 à 00h01 - Mis à jour le 06-08-2020 à 08h58
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Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a annoncé, dans la foulée d’autres puissances internationales, que l’État hébreu avait proposé son aide humanitaire et médicale au gouvernement libanais. Une annonce qui intervient alors que les relations entre les deux pays se sont de nouveau fortement tendues la semaine dernière.
"Sous la direction du ministre de la Défense, Benny Gantz, et du ministre des Affaires étrangères, Israël a approché le Liban par la défense internationale et les voies diplomatiques pour offrir au gouvernement libanais une aide humanitaire médicale", a tweeté dès mardi soir le ministre de la Défense.
Le président israélien, Reuven Rivlin, a également tenu à adresser son soutien à Beyrouth sur le réseau social : "Nous partageons la douleur des Libanais et les avons sincèrement contactés pour offrir notre aide dans ces moments difficiles", a-t-il écrit quelques instants après le message de Benny Gantz.
Des membres du gouvernement israélien ont aussi insisté pour affirmer que leur pays n’avait rien à voir avec la double explosion. "Je ne vois pas de raison de douter des informations émanant de Beyrouth […] il s’agit d’un accident qui semble avoir été causé par un incendie", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Gabi Ashkenazi, mardi soir. "Israël n’a rien à voir avec cet incident", a aussi commenté à l’agence de presse française AFP une source gouvernementale demandant à rester anonyme.
Tension maximale
La tension est montée d’un cran entre les deux pays la semaine dernière après qu’Israël a déclaré avoir déjoué une attaque "terroriste" et ouvert le feu sur des hommes armés ayant franchi la "ligne bleue", qui sépare les deux territoires, avant qu’ils ne repartent côté libanais.
À la suite de cette confrontation, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a attribué l’infiltration au Hezbollah, mouvement armé pro-iranien très influent au Liban, que l’État hébreu considère comme son ennemi. Accusé de "jouer avec le feu", le Hezbollah a directement démenti toute implication dans cette action.
Depuis la guerre israélo-arabe en 1948, les deux puissances s’opposent notamment sur fond de contentieux territorial. En 1978, Israël envahissait la partie sud du Liban, puis la totalité du pays quatre ans plus tard, avant qu’une résolution de l’Onu mette fin au conflit en 1983.
En 2006, l’opposition a atteint son apogée en mettant face à face les deux pays après des tirs de roquette du Hezbollah contre des villes israéliennes. Depuis, le Liban et Israël sont toujours techniquement en guerre.
Pour plusieurs spécialistes de la région, le Liban n’acceptera pas cette main tendue par "l’ennemi" israélien, qui tenterait ainsi de diviser les Libanais, notamment vis-à-vis du Hezbollah, pointé du doigt pour sa responsabilité dans la crise profonde que traverse aujourd’hui leur pays. Crise encore plus aiguë depuis les explosions de ce mardi.