"Il se présentent comme des enfants de chœur", "Plus de violence et de répression qu’en 2001": le discours d'apaisement des talibans peine à convaincre

Le groupe de fondamentalistes islamistes a pris le pouvoir en Afghanistan ce dimanche. S'ils ont envoyé un message rassurant à la communauté internationale, les afghans ne sont pas convaincus.

Lors de leurpremière conférence de presse de ce mardi, les talibans ont voulu rassurer la communauté internationale, soulignant "ne pas vouloir d'ennemis", et "garantir des droits aux femmes dans le cadre de la charia". Un discours d'apaisement qui a semblé peu convaincant : plusieurs pays occidentaux attendent de voir des actes pour en juger.

Cette conférence de presse n'a pas non plus rassuré du côté des ressortissants afghans. Le romancier et réalisateur franco-afghan, Atiq Rahimi, a martelé ce mercredi sur Franceinfo que les paroles des fondamentalistes n'étaient que leurre. "Ils essaient d'abord de rassurer les gens, avant de mener leur loi et leurs horreurs", a-t-il déclaré au micro de nos confères français, jugeant les talibans de communicants de façade : "Ils savent communiquer, ils sont en train de négocier avec le monde" et "se présentent comme des enfants de chœur".

Atiq Rahimi, qui est né à Kaboul, est resté proche de son pays d'origine et a gardé contact avec de nombreux artistes et journalistes sur place, qui lui "font part de leurs craintes".

En Afghanistan, l'ambassadeur français a aussi partagé son inquiétude lors d'une interview au média français. "Je crains une répression encore plus dure qu'entre 1996 et 2001", a-t-il estimé. "Ce que l'on a pu observer ces dernières semaines, c'est plus de violence, plus de répression qu'en 2001. Et puis n'oublions pas la relation historique des talibans avec les groupes terroristes. Et les relations plus récentes, nouées avec les groupes terroristes. Ajoutez à cela toute la souffrance qui a été endurée par les populations dans les provinces, surtout du sud. Tout cela est très inquiétant. (...). Donc moi, je suis certain que la nature d'un groupe fondamentaliste islamiste ne peut pas changer de manière positive. Je crains même l'inverse".

Mohammad Homayoon Azizi regrette aussi l'inaction de la France en tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU dans cette histoire. "J'espère que la France ne va pas se contenter de prononcer quelques paroles et va réellement agir".

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