Qui est Choe Son-hui, première femme à diriger la diplomatie nord-coréenne ?
Les Affaires étrangères sont de nouveau aux mains d’une diplomate de carrière, après avoir été confiées à Ri Son-gwon, un spécialiste des relations intercoréennes.
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Publié le 13-06-2022 à 19h45 - Mis à jour le 13-06-2022 à 20h53
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À 57 ans, Choe Son-hui est probablement la femme la plus influente de Corée du Nord après Kim Yo-jong, la sœur cadette de Kim Jong-un. Elle a été nommée à la tête de la diplomatie nord-coréenne le 11 juin, à l’occasion d’une session du Comité central du parti unique au pouvoir, comité dont elle fait partie. C’est la première fois que le poste est confié à une femme. Les relations extérieures d’un pays qui vit coupé du monde ont beau ne pas être d’une importance vitale, la personne qui en a la charge n’en doit pas moins jouir de la confiance du dirigeant suprême.
Choe Son-hui peut s’enorgueillir d’une relation privilégiée avec la dynastie régnante à Pyongyang. Son père (ou beau-père, selon les sources), Choe Yong-rim, fut Premier ministre, mais surtout compagnon d’armes du fondateur du régime communiste nord-coréen, Kim Il-sung, durant la guerre contre l’occupant japonais. Mme Choe a donc grandi dans le milieu privilégié de la nomenklatura, ce qui lui a permis d’étudier en Chine, en Autriche et à Malte. Elle parle parfaitement anglais.
Cette expertise a naturellement destiné Choe Son-hui à traiter des délicats rapports avec les États-Unis alors qu’elle gravissait les échelons du ministère des Affaires étrangères, de chef de section à vice-ministre et finalement première vice-ministre en 2019. Elle servit d’interprète lors des missions de bons offices que remplirent à Pyongyang les anciens présidents Jimmy Carter et Bill Clinton, mais c’est surtout les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen qui lui donnèrent de la visibilité. On la vit au côté de Kim Jong-un aux sommets de Singapour et Hanoï avec Donald Trump.
On s’interroge par conséquent sur la signification que revêt la promotion de celle qui passe pour être désormais la principale conseillère du numéro un nord-coréen en politique étrangère. Est-ce le signal d’une volonté de renouer le dialogue avec Washington (Choe Son-hui et Wendy Sherman, la secrétaire d’État adjointe, se connaissent bien) ? On prête à Pyongyang, dans le même temps, le projet de procéder à un septième essai nucléaire. On devrait donc être bientôt fixé.