Qui est cette ancienne institutrice qui devient la seconde femme à accéder au poste de présidente de l'Inde?
Droupadi Murmu a été élue présidente de l'Inde. Portrait.
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Publié le 21-07-2022 à 22h23 - Mis à jour le 21-07-2022 à 22h24
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La voilà deuxième femme présidente d’un pays de 1,3 milliard de citoyens. Mais ce n’est pas le seul record que l’élection de Droupadi Murmu établit. Âgée de 64 ans, elle est désormais le premier chef de l’État né après l’indépendance. Elle est aussi la plus jeune personne à être élue à la fonction suprême et la première femme élue chef d’État issue d’une tribu. Qui plus est, d’une tribu marginalisée, les Santhal, vivant dans l’État d’Odisha, dans l’est du pays.
Issue d’une famille de dignitaires locaux, elle est d’abord diplômée d’une université d’arts avant d’entamer une carrière comme institutrice. Sa vie est marquée par une succession de deuils : entre 2009 et 2015, elle perd son mari, ses deux fils, sa mère et son frère. Il lui reste aujourd’hui une fille. À partir de 1997, elle se lance en politique sous la bannière du parti Bharatiya Janata (BJP), l’actuelle majorité parlementaire du Premier ministre Narendra Modi. Elle se hisse d’un échelon du pouvoir à un autre, notamment en devenant, en 2015, gouverneure de l’État de Jharkhand - encore une fois en tant que première femme à accéder à ce poste.
Figure discrète, elle est connue pour son action en faveur de l'éducation et pour sa loyauté grandissante à M. Modi. C'est d'ailleurs grâce au soutien du BJP qu'elle a remporté l'élection présidentielle. "Elle a émergé comme un rayon d'espoir pour nos citoyens, notamment les pauvres, les marginalisés et les opprimés", s'est félicité le Premier ministre dans un tweet, soulignant que "son succès exemplaire motive chaque Indien". Ni lui ni Mme. Murmu n'ont cependant défini le programme d'action de la nouvelle présidente qui peut, selon la Constitution, renvoyer quelques projets de loi du Parlement pour réexamen et jouer un rôle dans le processus de formation des gouvernements. L'essentiel des pouvoirs reste concentré entre les mains du Premier ministre, accusé depuis des années d'une forte dérive autoritaire et nationaliste encourageant les violences à l'encontre des communautés musulmanes. C'est donc l'opposant malheureux à Mme. Murmu qui a peut-être le mieux défini l'enjeu de son mandat, en souhaitant au chef de l'État d'agir "comme gardienne de la Constitution sans crainte ni favoritisme".