A Hiroshima, le chef de l'ONU appelle à un désarmement nucléaire: "L'humanité joue avec un pistolet chargé"
L'humanité "joue avec un pistolet chargé" dans le contexte des crises actuelles à connotation nucléaire, a averti le secrétaire général de l'ONU à Hiroshima à l'occasion du 77e anniversaire samedi du bombardement atomique américain sur le Japon.
Publié le 06-08-2022 à 07h39 - Mis à jour le 06-08-2022 à 12h23
Lors d'une cérémonie annuelle organisée dans la ville japonaise en hommage aux victimes du bombardement de 1945, Antonio Guterres a lancé un vibrant appel aux dirigeants du monde pour qu'ils retirent les armes nucléaires de leurs arsenaux.
Il y a 77 ans, "des dizaines de milliers de personnes ont été tuées d'un coup dans cette ville. Des femmes, des enfants et des hommes ont été incinérés dans un feu infernal", a-t-il dit.
"Des bâtiments se sont transformés en poussière. Des survivants ont été maudits par un héritage radioactif" de cancers et d'autres maladies, a ajouté M. Guterres.
"Nous devons nous demander: qu'avons-nous appris du champignon atomique qui a gonflé au-dessus de cette ville?"
Aujourd'hui, "des crises à forte connotation nucléaire se propagent rapidement, du Moyen-Orient à la péninsule coréenne en passant par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'humanité joue avec un pistolet chargé", a affirmé Antonio Guterres, réitérant les avertissements qu'il avait lancés cette semaine lors d'une conférence des pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) à New York.
Le risque nucléaire hante les esprits depuis que la Russie a envahi son voisin ukrainien en février. L'ambassadeur de Russie au Japon n'a pas été invité à la cérémonie de samedi, mais il s'est rendu jeudi à Hiroshima pour déposer une gerbe de fleurs en hommage aux victimes.
Environ 140.000 personnes sont mortes à la suite du bombardement du 6 août 1945 à Hiroshima, un bilan qui inclut les personnes ayant survécu à l'explosion mais étant décédées ensuite en raison des radiations.