L'ONU divisée autour de l'interdiction de voyager de responsables talibans
Cent trente-cinq responsables talibans sont interdits de voyager.
Publié le 22-08-2022 à 23h53
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Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU étaient toujours divisés lundi sur l'opportunité d'exempter certains responsables talibans de l'interdiction de voyager, a-t-on appris de sources diplomatiques. En vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de 2011, 135 responsables talibans sont soumis à un régime de sanctions incluant gel des avoirs et interdiction de voyage.
Treize d'entre eux bénéficiaient d'une exemption à l'interdiction de voyager, renouvelée régulièrement, pour leur permettre de rencontrer des responsables d'autres pays à l'étranger.
Mais cette exemption a pris fin vendredi soir, après l'objection de l'Irlande à sa reconduction automatique pour un mois supplémentaire.
Plusieurs pays occidentaux voudraient encore réduire cette liste, selon les sources diplomatiques. Ils mettent en avant le non-respect des engagements pris par les talibans à leur retour au pouvoir il y a un an, en matière de droits humains ou de lutte contre le terrorisme, alors que les Etats-Unis ont récemment annoncé la mort par frappe de drone à Kaboul du chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.
La Chine et la Russie à l'inverse ont soutenu une prolongation à l'identique.
"Ces exemptions sont toujours aussi nécessaires", avait justifié la semaine dernière la présidence chinoise du Conseil de sécurité, estimant "contre-productif" de lier les droits humains aux questions de voyage des responsables talibans.
Depuis la semaine dernière et encore lundi, plusieurs propositions de compromis, réduisant plus ou moins la liste de responsables concernés ou encore les destinations autorisées, ont été rejetées de part et d'autre, selon les sources diplomatiques. Les discussions devraient donc se poursuivre.
En attendant une éventuelle décision, aucun des responsables talibans sur la liste des sanctions ne peut plus voyager.