La Corée du Nord enjoint le Japon d'"arrêter immédiatement" les rejets d'eau de Fukushima en mer
Le Japon doit "arrêter immédiatement" les rejets en mer d'eau de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a déclaré jeudi le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.
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- Publié le 24-08-2023 à 14h58
- Mis à jour le 24-08-2023 à 17h09
"Le Japon doit arrêter immédiatement les rejets dangereux d'eau radioactive qui menace sérieusement la sécurité et l'avenir de l'humanité", selon un communiqué du ministère publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA (Korean Central News Agency).
Le Japon a commencé jeudi l'évacuation dans l'océan Pacifique d'eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, ravagée par un tsunami géant en 2011.
Au total, le Japon prévoit d'évacuer dans l'océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d'eaux usées stockées jusqu'à présent sur le site de la centrale. Elles proviennent d'eau de pluie, de nappes souterraines et des injections nécessaires pour refroidir les coeurs des réacteurs entrés en fusion après le tsunami de mars 2011 qui avait dévasté la côte nord-est du pays.
Ce processus sera très progressif --il doit durer jusque dans les années 2050-- et la teneur d'eau tritiée dans les rejets en mer quotidiens n'excédera pas 500 m3.
L'eau a été filtrée au préalable pour la débarrasser de la plupart de ses substances radioactives, à l'exception du tritium.
Le Japon prévoit de rejeter de cette eau avec une importante dilution au préalable, de sorte que son niveau de radioactivité ne dépasse pas 1.500 becquerels (Bq) par litre.
Ce niveau est 40 fois inférieur à la norme nationale japonaise pour l'eau tritiée alignée sur la norme internationale (60.000 Bq/litre), et il est par ailleurs environ sept fois inférieur au plafond établi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'eau potable (10.000 Bq/litre).
La concentration en tritium de l'eau que le Japon a commencé à rejeter est "bien en dessous de la limite opérationnelle de 1.500 becquerels par litre", a indiqué jeudi dans un communiqué l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui supervise l'opération.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui supervise l'opération de rejet, a donné son feu vert en juillet, jugeant que le projet était conforme "aux normes internationales de sûreté" et qu'il aura un impact radiologique "négligeable sur la population et l'environnement".
La Chine renforce ses restrictions
Pékin a immédiatement renforcé ses restrictions commerciales vis-à-vis de Tokyo et a dénoncé jeudi une action "égoïste et irresponsable" de Tokyo et a suspendu toutes ses importations de produits de la mer japonais, en invoquant "la sécurité alimentaire". Le Japon a aussitôt réclamé la fin immédiate de cette suspension.
En juillet, la Chine avait déjà interdit l'importation de denrées de dix départements japonais, dont celui de Fukushima, et Hong Kong et Macao ont pris des mesures similaires plus tôt cette semaine. La Chine était l'an dernier le premier marché à l'export pour la pêche japonaise.
Le rejet dans l'océan Pacifique de l'eau de Fukushima a été enclenché peu après 13h00 heure japonaise (06h00 en Belgique) par Tepco, l'opérateur de la centrale.
Ce premier déversement devrait durer environ 17 jours et porter sur quelque 7.800 m3 d'eau contenant du tritium, une substance radioactive qui n'est dangereuse qu'à des doses hautement concentrées.
Tepco prévoit trois autres déversements d'ici fin mars prochain, pour des volumes équivalents.