Le parlement britannique qualifie Taïwan d'indépendant pour la première fois
Le parlement britannique a qualifié mercredi Taïwan de "pays indépendant" pour la première fois dans des documents officiels, brisant ainsi un tabou politique profondément enraciné, rapporte Politico.
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- Publié le 30-08-2023 à 16h28
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Cela alors que, dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères, James Cleverly, se trouve en Chine pour renforcer des relations tendues entre les deux puissances.
La commission des Affaires étrangères du parlement britannique a utilisé cette formulation pour la première fois, a confirmé sa présidente Alicia Kearns.
Pékin considère Taïwan comme faisant partie de la République populaire de Chine et menace régulièrement d'encercler la république démocratique insulaire. La Chine tente également de pousser Taïwan vers l'isolement international et refuse tout contact officiel avec Taipei de la part d'autres pays.
"Taïwan est déjà un pays indépendant, sous le nom de la République de Chine", peut-on lire dans un rapport sur la politique étrangère britannique en Asie de l'Est. "Taïwan remplit toutes les conditions pour être un État indépendant, y compris une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d'établir des relations avec d'autres États - il lui manque juste une plus grande reconnaissance internationale."
"Nous reconnaissons la position de la Chine mais nous ne l'acceptons pas", a commenté Alicia Kearns. "Il est impératif que le ministre des Affaires étrangères soutienne fermement et bruyamment Taïwan et qu'il dise clairement que nous défendrons le droit de Taïwan à l'autodétermination."
James Cleverly est le premier ministre britannique des Affaires étrangères à se rendre en Chine depuis cinq ans. Mercredi, il a rencontré le vice-président Han Zheng et doit encore s'entretenir également avec son homologue Wang Yi.
Au cours de son intervention, il a notamment abordé la question des droits humains en Chine. "Je pense que le gouvernement chinois comprend que le Royaume-Uni est conséquent" dans la défense des droits de l'Homme. "Je continuerai donc à discuter de ces questions", a affirmé le Britannique.
Les relations britannico-chinoises ne sont pas au beau fixe ces dernières années. Ainsi, Londres et Pékin ont des points de vue divergents sur, entre autres, la répression du mouvement pro-démocratique à Hong Kong, une ancienne colonie britannique, le sort des Ouïgours, une minorité musulmane turcophone en Chine, et les allégations de violations des droits humains au Tibet.
Le ministre chinois des Affaires étrangères s'est, quant à lui, montré ferme à ce sujet, déclarant que "Hong Kong et le Xinjiang (la région où la minorité ouïgoure est opprimée, NDLR) sont des affaires intérieures".
Le gouvernement chinois "ne tolérera aucune ingérence étrangère", a ajouté Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Il a également critiqué le rapport du Parlement britannique comme ayant "inversé le bien et le mal et confondu le noir et le blanc".