La Shoah reste taboue dans la société palestinienne et son enseignement souvent minoré. Si elle est citée, c’est pour être comparée à la souffrance endurée par les Palestiniens depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948. Mais certains Palestiniens décident d’aller à contre-courant de cet impératif collectif, pour servir la réconciliation et la paix entre les deux peuples.
"Pour comprendre l’autre, enfile ses chaussures." Un leitmotiv que se plaît à répéter Mohammed S. Dajani Daoudi. Après deux ans d’absence, rien n’a bougé dans le bureau de cet ancien professeur de l’université palestinienne Al Qods à Jérusalem. En haut d’une pile de livres, une de ses dernières publications : Israéliens et Palestiniens : des narratifs contestés. Contestés parce qu’ils s’ignorent ou s’opposent l’un l’autre. Malgré tout, "ces deux récits peuvent coexister, tant qu’ils sont respectés et reconnus par les deux parties", tempère-t-il. Une gageure a priori improbable par les temps qui courent.