On l’ignore généralement, mais les catholiques forment la plus importante communauté religieuse des Etats-Unis, si l’on considère bien sûr les protestants non dans leur ensemble, mais séparément, en fonction de leurs différentes dénominations. Avec près de 82 millions d’adeptes, la foi romaine a conquis 25 % de la population américaine, tandis que les baptistes du Sud, réunis dans la première des Eglises protestantes, ne sont guère plus de 15 millions.
Certes, comme ailleurs, le catholicisme est en crise aux Etats-Unis, mais une crise relative. Les pratiques religieuses y sont ainsi en net recul. Si trois quarts des catholiques déclaraient assister à la messe chaque dimanche en 1965, ils sont moins de 20 % désormais. Un tiers des Américains nés dans la foi catholique assurent ne plus s’identifier à l’Eglise. Il y a trois fois moins de prêtres à présent qu’en 1965 et leur moyenne d’âge est de 59 ans (40 % d’entre eux ont plus de 65 ans), si bien qu’un cinquième des 17 337 églises du pays n’ont plus de prêtre en résidence. Les scandales de pédophilie ont par ailleurs terni l’image du clergé catholique, et depuis plus longtemps qu’en Europe.