Qui est Sanna Marin, la plus jeune cheffe de gouvernement d'Europe?
Un baptême du feu attend déjà Sanna Marin, qui doit faire face à une grève de trois jours dans le secteur industriel, suite à l’échec des négociations salariales.
- Publié le 10-12-2019 à 15h37
- Mis à jour le 11-12-2019 à 18h00
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Un baptême du feu attend déjà Sanna Marin, qui doit faire face à une grève de trois jours dans le secteur industriel, suite à l’échec des négociations salariales.
Bouquet de fleurs à la main, large sourire, yeux verts pétillants, Sanna Marin est aux anges. À 34 ans, elle est à la veille de devenir la plus jeune Première ministre de Finlande, d’Europe et vraisemblablement du monde. Elle a été désignée, dimanche soir à Helsinki, de justesse - 32 voix contre 29 -, par le conseil exécutif du Parti social-démocrate (SDP), le premier du pays, pour succéder au chef du gouvernement sortant, Antti Rinne.
Celui-ci a démissionné le 3 décembre après que le parti centriste, membre de la coalition de centre-gauche au pouvoir, lui eut retiré sa confiance.
L’élection à l’arraché de cette jeune femme, vice-présidente du parti, s’est faite dans la douleur face à son concurrent, Antti Lindtman, chef du groupe parlementaire. La nomination de Mme Marin, mariée et mère d’une fillette de 2 ans, doit être entérinée, une formalité, ce mardi par le Parlement finlandais.
"Trop jeune et femme ? Je ne pense pas à mon âge, ni à mon sexe, mais au chemin politique que j’ai parcouru", confie-t-elle.
Une ascension rapide pour celle qui a grandi dans une commune proche de Tampere avec sa mère et la compagne de celle-ci, dans une "famille arc-en-ciel" qui lui a montré, souligne-t-elle, combien "l’égalité, la justice et les droits humains" sont importants.
Diplômée en sciences administratives, elle est élue présidente du conseil municipal de Tampere à l’âge de 27 ans, puis députée au Parlement deux ans plus tard.
L’hiver dernier, elle assurait déjà l’intérim de la présidence du parti, remplaçant Antti Rinne tombé gravement malade, avant d’être nommée par ce dernier, rétabli, ministre des Transports et des Communications.
Son objectif premier : "rétablir la confiance dans l’électorat, le parti et maintenir soudée la coalition gouvernementale", formée de cinq partis, dont 4 sont dirigés par des femmes, une première !
D’autant que le dernier sondage a montré un net recul de son parti, crédité de 13,2 % contre 17,7 % aux législatives d’avril dernier, largement dépassé par les Vrais Finlandais (extrême droite) qui obtiendraient un ralliement record de 24,3 % et la première place du Parlement, selon ce sondage.
Slim Allagui, correspondant en Europe du Nord

