En Roumanie, le gouvernement libéral a été renversé : “Nous avons perdu une bataille, mais nous allons gagner la prochaine manche”
Un Parlement dominé par des forces rétrogrades, qui ont piétiné la démocratie et les intérêts de la Roumanie, a décidé de démettre le gouvernement”. Le Premier ministre Ludovic Orban n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la motion de censure du Parti social-démocrate (PSD), votée mercredi par 261 élus (139 voix contre).
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Publié le 05-02-2020 à 19h58 - Mis à jour le 05-02-2020 à 20h23
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Un Parlement dominé par des forces rétrogrades, qui ont piétiné la démocratie et les intérêts de la Roumanie, a décidé de démettre le gouvernement”. Le Premier ministre Ludovic Orban n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la motion de censure du Parti social-démocrate (PSD), votée mercredi par 261 élus (139 voix contre).
Reléguée dans l’opposition depuis octobre 2019, la gauche populiste est ainsi parvenue à bloquer la réforme proposée par le Parti national libéral au pouvoir (PNL) visant à rétablir un système de vote à deux tours aux élections locales. Un projet que le PSD qualifie d’antidémocratique, mais qui aurait eu en réalité un impact considérable sur le pouvoir de ses barons locaux.
En effet, les sociaux-démocrates sont à l’origine du système actuel d’élection des maires, basé sur un seul tour de scrutin, qui lui garantit une base électorale solide notamment dans les régions rurales du pays. D’après les détracteurs du PSD, changer ce système serait le seul moyen d’affaiblir l’emprise de la gauche populiste sur le pays. Alors que les municipales ont lieu dans six mois, la réforme libérale aurait pu priver le PSD de 800 des quelque 1 700 maires dont il dispose actuellement dans le pays. Car cela donnerait l’occasion aux candidats de centre et de droite de se serrer les coudes au deuxième tour. “Un système en deux tours serait une guillotine électorale pour le PSD”, analysait ainsi le quotidien Adevarul.
“Je pense que ce sont les Roumains qui ont gagné”, a cependant assuré mercredi Marcel Ciolacu, chef de file intérimaire du PSD, après le vote de la motion de censure, vantant une victoire de la démocratie.
“Nous allons gagner la bataille pour la Roumanie”
Le PNL reste cependant en position de force. “Nous sommes fiers de ce que nous avons fait en trois mois […] pour réparer certains des dommages du PSD. Nous avons replacé la Roumanie sur le rang des nations européennes”, a-t-il rappelé. En effet, le gouvernement social-démocrate avait multiplié les réformes controversées de la justice et entamé un bras de fer avec la Commission européenne, multipliant à l’occasion les diatribes eurosceptiques. Cela avait isolé la Roumanie sur la scène européenne, alors même qu’elle assurait la présidence du Conseil de l’UE.
Des élections anticipées pourraient être organisées si le Parlement rejette deux fois consécutivement l’investiture d’un Premier ministre. Un scénario qui avantagerait le PNL, crédité de 47 % des intentions de vote. “Nous allons gagner la bataille pour la Roumanie”, a déclaré M. Orban, assurant que son gouvernement “tombe debout”. Selon un sondage publié lundi, les sociaux-démocrates ont, eux, chuté à 20 % des intentions de vote. Difficile toutefois de parier sur la mort clinique de ce parti. En 2015, après l’incendie de la discothèque Colectiv qui a coûté la vie à 64 personnes et jeté une lumière crue sur les conséquences de la corruption, le gouvernement social-démocrate avait été poussé à la démission. Deux ans plus tard, le PSD revenait au pouvoir raflant 45 % des votes aux législatives de 2016...