Agnès Buzyn pour remplacer Benjamin Griveaux, un remaniement à l'enjeu énorme
Agnès Buzyn est candidate de La République en marche à la mairie de Paris, en remplacement de Benjamin Griveaux.
Publié le 18-02-2020 à 07h05 - Mis à jour le 18-02-2020 à 08h40
Agnès Buzyn est candidate de La République en marche à la mairie de Paris, en remplacement de Benjamin Griveaux.
Après le renoncement de Benjamin Griveaux, vendredi dernier, dans la course à la mairie de Paris - faisant suite à la diffusion sur Internet de vidéos intimes -, La République en marche (LREM) lui a trouvé une remplaçante : Agnès Buzyn. La désormais ex-ministre française de la Santé et des Solidarités a annoncé, dimanche soir, sa démission et sa volonté d’être candidate sous l’étiquette du parti présidentiel pour les élections municipales en France, les 15 et 26 mars. "J’y vais pour gagner !", a-t-elle déclaré après qu’Emmanuel Macron a mis fin à ses fonctions et nommé à son poste vacant le député LREM de l’Isère, Olivier Véran.
À un mois des élections municipales en France, l’enjeu est énorme : celle qui est arrivée en politique en 2017, dans la foulée de l’élection de Macron à la présidence, devra à la fois porter le projet imaginé par celui qu’elle remplace au pied levé, mais également se créer une légitimité parmi les militants parisiens, qu’elle a peu côtoyés jusqu’à présent. Et pour cause, deux jours avant sa déclaration de candidature, l’ancienne présidente de l’Institut national du cancer assurait… avoir trop de dossiers à gérer pour s’impliquer dans la campagne des municipales.
L’ancienne médecin de 57 ans hérite, donc, d’une mission difficile pour la première aventure électorale de sa carrière. Mère de trois enfants, elle a réussi brillamment des études de médecine, devenant par la suite professeure d’université et spécialiste en hématologie. Membre de plusieurs groupes scientifiques, elle a été présidente du conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), avant de devenir, en 2017 donc, ministre des Solidarités et de la Santé dans le gouvernement d’Édouard Philippe.
Avec son départ, le gouvernement perd un de ses membres les plus compétents dans ce domaine. Face à cette situation d’urgence, Emmanuel Macron a sacrifié sa ministre sans aucune garantie de gagner Paris. Une stratégie qui risque de donner le sentiment qu’il privilégie la bataille électorale à un ministère à haut risque et exposé, en pleine crise du coronavirus.