La visite d'une délégation tchèque qui brave les interdits chinois
Une délégation rend une visite sans précédent au régime rival de Pékin.
- Publié le 30-08-2020 à 21h26
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Une délégation tchèque est arrivée dimanche à Taiwan pour la seconde visite diplomatique d’importance sur l’île en moins d’un mois, en dépit des efforts de Pékin pour l’isoler du reste du monde.
Cette délégation de 90 personnes est emmenée par le président du Sénat tchèque, Milos Vystrcil, qui doit s’exprimer devant le Parlement taïwanais, mais aussi rencontrer la présidente Tsai Ing-wen. Or, en l’absence de relations diplomatiques entre Taipei et Prague, des contacts politiques à un tel niveau sont en principe interdits, la Chine s’y opposant catégoriquement.
Cette visite de cinq jours commence deux semaines après celle, historique, du secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, qui était le plus éminent représentant du gouvernement américain à se rendre à Taiwan depuis que Washington a choisi en 1979 de reconnaître Pékin plutôt que Taipei.
Rappelons que la Chine considère Taiwan comme une de ses provinces et impose aux pays qui établissent des relations diplomatiques avec elle de s’abstenir de toutes relations avec l’île autres que commerciales, sportives et culturelles. Elle a, par conséquent, présenté la visite de M. Vystrcil comme un "acte odieux".
"Son entêtement à se rendre à Taïwan pour y réaliser cette soi-disant visite revient à ébranler délibérément les fondations politiques des relations entre la Chine et la République tchèque", avait commenté jeudi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian.
En octobre 2019, le maire de Prague, Zdenek Hrib, membre du Parti pirate (antisystème), avait annulé un accord de jumelage avec Pékin pour protester contre la politique chinoise. Prague et Taipei ont, en revanche, signé en janvier un accord de partenariat. M. Hrib fait partie de la délégation tchèque arrivée dimanche.
Quand il présidait la République tchèque, Vaclav Havel, figure historique de la lutte contre le communisme, avait gardé ses distances à l’égard de Pékin au nom de la défense des droits de l’homme.