Brexit : les ports anglais devraient échapper au chaos
La transition devrait se faire en douceur pour le transport routier malgré les nouvelles règles en vigueur.
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Publié le 22-11-2020 à 20h51 - Mis à jour le 26-11-2020 à 09h49
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Les contrôles douaniers pour les biens et marchandises transportés entre les pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni seront donc effectifs à partir de ce 1er janvier. Avec, à la clé, pas mal de paperasse en plus, que ce soit à l’importation ou à l’exportation entre les deux rives de la Manche.
"Je ne crains pas trop le chaos", estime toutefois Hyacinthe-Eric Chaudoir, Customs Manager de la société de transports Van Mieghem, située à Saintes (Brabant wallon). "D’une part, il n’y aura pas de contrôles stricts dès le 1er janvier. Ils le deviendront graduellement après trois et six mois. Tout le monde a par ailleurs anticipé cette date avec l’envoi de marchandises. Les stocks sont pleins en Angleterre."
Les déplacements d’ores et déjà programmés vers la Grande-Bretagne sur le mois de janvier sont d’ailleurs peu nombreux pour l’instant.
Coûts supplémentaires
Il n’en reste pas moins que le changement est majeur, et ce, même si l’accord entre Bruxelles et Londres a écarté le spectre de l’instauration de droits de douane. La Banque nationale de Belgique avait estimé à 935 millions d’euros le montant de ces droits sur base annuelle en cas de Brexit sans accord.
"Les nouvelles formalités entraînent un coût supplémentaire qui sera facturé aux clients", poursuit Hyacinthe-Eric Chaudoir. Des clients qui vont également devoir payer des frais fixes pour ces contrôles identiques, que l’entreprise belge envoie une seule palette ou une trentaine.
Il y aura en effet des formalités de douanes à remplir au départ du continent et à l’arrivée en Grande-Bretagne. Ce sera également le cas pour le trajet de retour.
La société Van Mieghem va devoir travailler avec un correspondant anglais pour se charger du volet britannique de ces formalités. Il faudra bien entendu rémunérer ses services.
La société Van Mieghem assure généralement le transport d’articles de sport, de marchandises, d’épices… "Ces produits ne sont pas soumis à des règles sanitaires très strictes. C’est plus compliqué pour les transporteurs de viande ou encore de salaisons."
Pour les transports d’animaux ou de médicaments, gros poste d’exportation vers le Royaume-Uni, lesdites formalités sont bien plus drastiques encore.
Transit
Le transit interne devrait aussi faciliter la fluidité des échanges, que le transport soit à destination de la République d’Irlande ou d’une adresse tout ce qu’il y a de britannique.
L’intérêt est que le dédouanement n’intervient pas dans le port d’arrivée mais au lieu de livraison, ce qui permet au transporteur d’économiser du temps, et de l’argent. "Il faut pour cela que l’expéditeur soit enregistré, ce qui est notre cas. Tout le monde ne peut donc utiliser ce système de transit."
La formule vaut également pour le retour des camions avec des biens chargés en Grande-Bretagne. Ces biens sont alors dédouanés dans l’enceinte de l’entreprise, et non au port de Dunkerque par lequel les camions de cette société transitent généralement.