Boris Johnson annonce une enquête indépendante sur sa gestion de la pandémie afin "d'en tirer les leçons pour l'avenir"
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé mercredi l'ouverture en 2022 d'une enquête indépendante, réclamée de longue date par l'opposition, sur sa gestion très critiquée de la pandémie de coronavirus.
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- Publié le 12-05-2021 à 15h21
- Mis à jour le 12-05-2021 à 15h22
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"Face à une telle tragédie, l'Etat a l'obligation d'examiner ses actions aussi rigoureusement et honnêtement que possible, et d'en tirer les leçons pour l'avenir. C'est pourquoi j'ai toujours dit que lorsque le moment serait venu, il devrait y avoir une enquête approfondie et indépendante", a déclaré Boris Johnson devant les députés.
"Ainsi, je peux confirmer aujourd'hui que le gouvernement établira une enquête publique indépendante" qui aura "la capacité d'ordonner la production de tous les documents pertinents et de recueillir des témoignages oraux, en public et sous serment", a-t-il ajouté.
Selon lui, le "bon moment" pour l'ouverture de cette enquête est le "printemps 2022". Il s'est engagé à consulter les autorités de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, compétentes pour gérer la crise sur leur territoire, avant d'en dessiner les contours.
Dès le début, le dirigeant conservateur a été mis en cause pour une gestion jugée chaotique de la pandémie, qui a fait plus de 127.000 morts au Royaume-Uni, le bilan le plus lourd en Europe.
Il s'est vu reprocher notamment d'avoir tardé à prendre toute la mesure de l'ampleur de la pandémie, en confinant trop tard puis en déconfinant trop rapidement. Son gouvernement est aussi accusé de gabegie dans l'attribution des contrats de fourniture de masques et autres équipements de protection personnelle.
Le succès de la campagne de vaccination massive, qui a permis d'administrer une première dose à deux tiers des adultes, a permis à Boris Johnson de redorer son blason et d'assouplir progressivement les restrictions après un troisième confinement, à la faveur d'une nette amélioration de la situation sanitaire.
Une telle enquête était réclamée de longue date par l'opposition travailliste, mais le gouvernement estimait qu'il était prématuré de la lancer en pleine crise, alors que le coronavirus sévissait encore fortement.
Le chef des travaillistes, Keir Starmer, a salué mercredi sa mise en place, mais a estimé qu'elle pourrait être lancée plus tôt que le printemps 2022.
Il a aussi appelé l'exécutif à consulter les travailleurs de première ligne et les familles ayant perdu un être cher, dont la collaboration est indispensable à son bon fonctionnement, selon lui.