Le plan de relance européen peut-il nuire à l’état de droit ?

L’UE s’apprête à injecter 750 milliards d’euros dans l’économie européenne à travers le plan de relance. Ces fonds s’exposent aux abus dans des pays où l’état de droit bat de l’aile. Les cas polonais et hongrois inquiètent.

"L’Union européenne a financé l’érosion de la démocratie en son sein." Ce paradoxe, tel qu’énoncé par Daniel Kelemen, professeur de sciences politiques à l’Université Rutgers du New Jersey, hante les institutions européennes depuis au moins une décennie. Soit depuis que le gouvernement hongrois puis le polonais se sont engagés dans une dérive autoritaire, bafouant les valeurs de l’Union, tout en restant maîtres de la distribution des fonds européens sur leur territoire. Selon M. Kelemen, "les fonds de l’UE ont joué un rôle dans le renforcement de ces régimes. Et ce problème s’intensifie". A fortiori à l’heure où l’Union européenne s’apprête à faire un emprunt inédit de 750 milliards d’euros, que les Vingt-sept vont se partager sous forme de subventions (390 milliards) et de prêts (360 milliards), afin de relancer leurs économies, affaiblies par la pandémie de Covid-19.

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